Acte de création et acte psychanalytique : traversée de l'oeuvre du compositeur Arnold Schoenberg
Auteur / Autrice : | Anne-Sophie Ducombs |
Direction : | Sidi Askofaré |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychopathologie clinique |
Date : | Soutenance le 02/07/2016 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Cliniques psychopathologique et interculturelle (Toulouse) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Jean Sauret |
Examinateurs / Examinatrices : Sidi Askofaré, Alain Abelhauser, Alain Vanier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Alain Abelhauser, Alain Vanier |
Mots clés
Résumé
La passe est le dispositif inventé par Lacan pour tenter de saisir et d’éclairer l’émergence du désir de l’analyste. Ce moment électif, où le psychanalysant passe au psychanalyste, Lacan le nomme acte analytique. En 1971, Lacan nous fait une proposition pour le moins surprenante : grâce à son art, l’écrivain James Joyce en serait arrivé au même point que l’analysant en fin de cure. La passe déborde-t-elle la situation analytique et concerne-t-elle la création artistique ? Dès lors, peut-on penser qu’il existe un lien entre acte de création et acte analytique ?Afin de montrer en quoi l’acte de création du compositeur A. Schoenberg est concerné par les enjeux de la passe, nous avons choisi d’extraire trois points cruciaux : le rapport au savoir, la cause du désir et le symptôme. Les écrits d’A. Schoenberg nous permettent d’avancer que son acte de création présente des similitudes avec ce qu’on peut attendre d’un analysant ayant accompli la passe. Il témoigne d’une mutation dans son rapport au savoir nécessaire à l’invention d’un système compositionnel inédit. C’est en suivant une nécessité intérieure (cause du désir), qu’il parvient à révolutionner les lois de la composition. La musique d’A. Schoenberg se présente comme un savoir-y-faire avec le réel. Elle lui assure le fait qu’il ne peut être réduit au savoir ou à la jouissance de l’Autre (symptôme). A. Schoenberg n’est pas sans paradoxe. Il se construit une version mystique, messianique (métaphore délirante) de ce qui le pousse à la création. Sa musique lui permet de mettre à l’abri sa singularité, tout en ne faisant pas complètement voler en éclat le lien social.