Thèse soutenue

Paysans de passage : les fermiers du mouvement Terre de Liens en France

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Auteur / Autrice : Elsa Pibou
Direction : Anne-Marie GraniéYannick Sencébé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 05/02/2016
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, sociétés, territoires (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Bernard Charlery de La Masselière
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Marie Granié, Yannick Sencébé, Florence Pinton, Bruno Villalba, Pierre Alphandéry, Omar Bessaoud, Jacques Prades
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Pinton, Bruno Villalba

Résumé

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Le mouvement Terre de liens (TDL) en France poursuit l’ambition de préserver les terres agricoles, soutenir les porteurs de projets agricoles en leur permettant de s’installer et sensibiliser le public aux questions foncières. Grâce à de l’épargne et des dons citoyens, TDL acquiert du foncier, le retire définitivement du marché en le louant à des agriculteurs engagés dans des démarches biologiques. Il tente ainsi de reterritorialiser l’agriculture et de recréer un lien collectif à la terre que l’État et le marché avait transformé en objet de gestion sectorielle et de spéculation privative. À partir d’une étude sociologique de la profession agricole, d’une approche ethnographique de TDL, nourrie par une enquête statistique et des entretiens semi-directifs, nous nous sommes penchée sur ceux qui travaillent sur ces terres collectives. Nous avons examiné les transformations socioprofessionnelles qu’implique le soutien de TDL pour les fermiers. Ces derniers s’installent généralement hors cadre familial, développent une agriculture biologique, paysanne et une vision de leur métier où se mêlent sensibilité aux questions environnementales et responsabilité sociétale. Quoi que leurs activités correspondent aux attentes de TDL, leur rapport à la terre n’est pas uniforme ni stabilisé. Les diverses tensions qui traversent TDL, de la prise en charge des travaux de réfection du bâti jusqu’aux modalités de représentation des fermiers, donnent à voir les ambiguïtés d’une gestion foncière collective. Elles témoignent des questions qui se posent pour une organisation alternative face à la définition d’une identité paysanne contemporaine, où liberté et contraintes socioprofessionnelles se combinent dans de complexes agencements.