Essais sur l'inégalité, l'éducation et le développement
Auteur / Autrice : | Johanna Schauer |
Direction : | Thomas Chaney |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 31/08/2016 |
Etablissement(s) : | Toulouse 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Toulouse Sciences Économiques |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : TSE-R (Toulouse) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Ma thèse s’intéresse aux questions d’inégalité, d’éducation et de développement du secteur financier en s’appuyant sur des modèles dynamiques (DSGE) avec agents hétérogènes. Au sein du premier chapitre, Martí Mastieri, Robert Townsend et moi-même utilisons des données relatives aux ménages mexicains, afin de mieux comprendre les liens entre le niveau d’éducation, les décisions des entreprises et les caractéristiques de ménages, comme par exemple leurs actifs, le nombre d’années de scolarité de ses membres, et l’âge du chef de famille. Nous construisons un modèle dynastique avec agents hétérogènes et à générations imbriquées. Les ménages décident à chaque étape du cycle de leur vie (i) les investissements dans le capital humain de leurs enfants, et (ii) les entrées, les sorties, et les investissements dans des modes entrepreneuriaux alternatifs. Ces décisions sont prises conjointement par chaque ménage en fonction de ses propres contraintes financières. Nous avons constaté qu’une version calibrée de notre modèle peut expliquer les tendances observées dans les données, au sein et entre les générations. L’acquisition endogène de capital humain joue un rôle moteur dans l’inégalité et sa persistance intergénérationnelle. Lorsque l’on élimine cet élément du modèle, la proportion du revenu du décile supérieur diminue de 56%. Lorsque l’on élimine les contraintes de collatéral, la consommation moyenne des ménages augmente de 7.1% et profite à la classe moyenne, dans la mesure où elle réduit à la fois les dépenses des classes les plus élevées et des plus pauvres. Elle diminue également de 29% la corrélation entre les actifs des ménages et le niveau de scolarité d’enfants. Dans le deuxième chapitre, Sonali Jain-Chandra et moi-même étudions l'évolution de l’Inde, qui a connu au cours de ces dernières années des taux de croissance importants ainsi que des progrès significatifs vers l'éradication de l'extrême pauvreté coexistant avec une augmentation des inégalités. Nous analysons les liens entre la prime de salaire liée à l’éducation et l’inégalité des niveaux de scolarité avec cette évolution récente. Nous développons un modèle avec agents hétérogènes, qui peuvent choisir de façon endogène leur niveau de qualification et leur occupation tout en étant contraints financièrement. De plus, notre modèle peut expliquer la variance dans la qualité de l’éducation et la dualité de l’économie. Nous calibrons notre modèle de façon à reproduire l’économie indienne avec des données relatives aux ménages. Lors de l'évaluation des effets possibles de différentes politiques, nous trouvons que, si gérés correctement, des versements en espèces ciblés et inconditionnels peuvent réduire l’inégalité et accroître la production et le niveau d’instruction pour un coût relativement faible. Dans le dernier chapitre, j’étudie le rôle de prêts basés sur le salaire dans la création des entreprises et ces effets sur l’inégalité. Ces prêts ont connu une expansion rapide au cours des dernières années, notamment dans les marchés émergents. Je développe un modèle avec agents hétérogènes (DSGE), d'une manière qui reflète les caractéristiques de ces pays et des prêts. Je calibre le modèle de façon à reproduire l’économie sud-africaine avec des données relatives aux ménages provenant de la base de données du National Income Dynamics ainsi que d’autres variables macroéconomiques. Je trouve que l’accroissement des prêts basés sur le salaire de 2008 à 2014 a conduit à la réduction de l’entrepreneuriat et de la productivité, et a finalement augmenté les inégalités. Cibler ces prêts sur les familles à faible revenu pourrait améliorer la production et réduire les inégalités sur le long terme. Cependant, ces prêts ne peuvent être véritablement efficaces que s’ils sont suffisamment importants.