Thèse soutenue

Prévention et assurance des catastrophes naturelles

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Auteur / Autrice : Arnaud Goussebaile
Direction : Jean-Marc Bourgeon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 23/05/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'économétrie de l'Ecole polytechnique (Palaiseau ; 1977-2014) - Pole de recherche en économie et gestion / PREG
établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre Picard
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marc Bourgeon, Erwann Michel-Kerjan
Rapporteurs / Rapporteuses : Georges Dionne, Arthur Charpentier

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles ont augmenté dans le monde plus rapidement que le PIB les trente dernières années en raison d’un accroissement de population et d’un faible niveau de prévention dans les régions exposées. De plus, seulement un tiers de ces pertes sont assurées et la faible pénétration de l’assurance génère des chocs de richesse pour les populations affectées. Dans ce contexte et dans la perspective du changement climatique, réduire les pertes liées aux catastrophes naturelles et accroître la couverture d’assurance sont devenus des enjeux majeurs pour nos sociétés, qui sont abordés dans la présente thèse. Les faibles niveaux de prévention et d’assurance peuvent s’expliquer par les nombreuses imperfections de marché et les politiques publiques déficientes, comme l’explique le chapitre introductif de la thèse. Il est nécessaire de mieux comprendre ces problèmes de marché et le rôle des politiques publiques afin de les améliorer. Le chapitre 2 s’intéresse aux choix de prévention dans le contexte du développement des villes. A l’aide d’un modèle d’économie urbaine, il montre que des zones plus risquées sont développées près du centre-ville que loin du centre-ville, l’investissement dans la résilience des bâtiments permet de développer des villes plus concentrées et les zones plus risquées sont moins densément peuplées et génèrent plus de prévention. De plus, les subventions à l’assurance mènent à une exposition excessive aux risques à travers une augmentation de la densité dans les zones les plus risquées et une baisse générale de la résilience. Cette analyse illustre les effets négatifs des subventions et le rôle que peuvent jouer les politiques publiques urbaines telles que les restrictions de densité ou les codes de construction. Les chapitres suivants abordent la problématique du partage des risques dans le contexte de corrélation des risques, caractéristique majeure des risques de catastrophes naturelles. A l’aide d’un modèle d’économie avec risques individuels potentiellement corrélés, le chapitre 3 démontre qu’une allocation Pareto-optimale des risques peut être atteinte avec des compagnies d’assurance en compétition et un nombre restreint d’actifs financiers. Ce résultat, qui est valide sans imperfections de marché, nécessite en particulier que les agents soient entièrement responsables pour les contrats signés dans chaque état de la nature. En pratique, pour limiter les défauts de paiement dans les états catastrophiques, les politiques publiques requièrent que les agents aient des réserves financières. Les chapitres 4 et 5 s’intéressent à la problématique de la corrélation des risques quand ces réserves sont coûteuses. Le chapitre 4 étudie comment la probabilité d’un risque affecte le choix de couverture d’individus exposés. Il montre que les individus sont plus enclins à s’assurer pour les faibles probabilités que pour les grandes avec des coûts standard d’assurance, mais que le résultat est inversé quand des coûts dus aux réserves financières sont ajoutés. Le chapitre 5 analyse la forme optimale des contrats d’assurance quand les risques individuels sont corrélés dans une communauté. Il démontre que le contrat optimal consiste en une assurance partielle contre le risque individuel, avec une couverture plus faible dans les états catastrophiques que dans les états normaux, plus potentiellement des dividendes dans les états normaux. Le dernier chapitre conclut en ouvrant sur de nouvelles questions de recherche liées à la prévention et à l’assurance des catastrophes naturelles.