Thèse soutenue

Les techniques de fabrication de la grande statuaire en bronze 1540-1660 en France

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Manon Castelle
Direction : Chantal GrellDavid Bourgarit
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l'art et archéologie
Date : Soutenance le 31/03/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Dynamiques patrimoniales et culturelles (Guyancourt, Yvelines ; 1994-....) - Dynamiques patrimoniales et culturelles / DYPAC
établissement de préparation de la thèse : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Bury
Examinateurs / Examinatrices : David Bourgarit
Rapporteurs / Rapporteuses : Francesca G. Bewer, Paolo Piccardo

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

A partir de la fin de l’Antiquité, les grands bronzessont peu à peu délaissés puis abandonnés. Il faudra attendre laseconde moitié du XVIème siècle pour voir réapparaître dans lepaysage artistique français, sous François Ier, de grandsensembles statuaires en bronze. Au coeur de ce phénomène, latechnique tient un rôle majeur et suscite plusieursinterrogations. D’abord, se pose pour cette période la questionde l’existence ou non d’une identité technique des bronzesfrançais. L’exécution d’une statue en bronze implique denombreuses étapes qui conduisent du modèle à saretranscription dans le métal. Peut-on reconnaître dans cesétapes et dans les manières de les aborder une certaine unitétechnique qui marquerait la seconde moitié du XVIème siècle,voire le début du XVIIème en France ? Inversement, remarqueton dès cette période de réintroduction différentes écolesregroupant certains sculpteurs, fondeurs, ateliers, voire liées àcertains chantiers particuliers ? Par ailleurs, la réapparition dessavoir-faire associés à la statuaire en bronze pose la questiondes origines. D’où viennent ces techniques soi-disant oubliées :d’autres centres européens, de pratiques de fonderie concernantd’autres types de production ?Dans ce travail de thèse, nous nous sommes attachés à apporterdes éléments de réponse à ces différentes interrogations. Pource faire, des études technologiques ont été menées sur troisgrands ensembles marquant cette période de renouveau dansl’art du bronze : les copies en bronze de marbres antiques parPrimatice, les Vertus du monument funéraire d’Henri II et deCatherine de Médicis, les Allégories du monument de coeurd’Anne de Montmorency.Pour compléter ce corpus, des éléments isolés ont été étudiés :la Diane chasseresse de Barthélémy Prieur, l’Apollon duBelvédère, le Gladiateur Borghèse et la Vénus Médicisattribués à Hubert le Sueur. L’objectif a été de tenter de révélerprocédés, matériaux et savoir-faire engagés, complétant ainsiles données fournies par les documents d’archives quiaccompagnent ces commandes prestigieuses. La stratégied’étude employée a bénéficié de l’expérience des travauxentrepris ces trente dernières années. Des développementsméthodologiques ont néanmoins été nécessaires pour compléterles possibilités offertes par l’étude technologique de la statuaireen bronze. Ces développements ont en particulier concerné lesnoyaux de fonderie, ces matériaux employés pour réaliser desstatues creuses. Les résultats obtenus montrent que lespremières décennies de réappropriation de la grande statuaireen bronze sont marquées par l’emploi d’un même procédé àl’épargné qui trouve racine dans les procédés employés auMoyen-âge pour la fonte de cloches ou de canons par exemple.Mais dés le XVIIème siècle, le monopole de ce procédé sembleêtre mis à mal, preuve sans doute d’une émancipation desfondeurs et d’une innovation constante. Parallèlement à cesphénomènes dont les conséquences marquent la fonte statuaireen général, les sculpteurs, les fondeurs, développent dans leursateliers des savoir-faire personnels et innovent au cas par cas,selon la nature des commandes qu’ils reçoivent.