Thèse soutenue

La construction des inégalités sociales dans le système éducatif au Liban : étude de cas d'un groupe de boursiers dans une université d'élite.

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Maissam Nimer
Direction : Élisabeth Longuenesse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, démographie
Date : Soutenance le 07/07/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Professions, Institutions, Temporalités - Professions- institutions- temporalités / PRINTEMPS
établissement opérateur d'inscription : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
Jury : Président / Présidente : Saeed Paivandi
Examinateurs / Examinatrices : Élisabeth Longuenesse, Olivia Samuel
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Bonnéry, Suzanne Abdul-Reda

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse porte sur le processus de construction des inégalités sociales à travers le système éducatif dans le contexte libanais. Elle met en évidence la place occupée par différents types d'appartenances et de contextes sociaux dans l'accès à l’école et certains enjeux spécifiques à la société libanaise.À partir de l’étude d'un dispositif de bourses, financé par une agence internationale d’aide au développement, qui sélectionne des étudiants de milieu modeste et leur permet de les inscrire dans une université privée, cette recherche s’intéresse à la construction des dispositions à la « réussite » à travers diverses instances de socialisation à l'école et à l'université, qui déterminent la manière dont les étudiants boursiers se saisissent de la chance qui leur est offerte pour s'élever sur l'échelle sociale. Des entretiens semi-directifs auprès des étudiants, enseignants et responsables, des analyses de documents et des observations participantes ont été réalisées pendant quatre années au sein de l'université d'accueil.Nos résultats montrent que les dispositions construites avant l’accès à l’université sont le produit des trajectoires différenciées par le volume de capital scolaire ou culturel détenu par la famille, la stabilité financière de la famille, le rapport aux valeurs traditionnelles ou religieuses et l'origine géographique. Les pratiques et les dispositions familiales, socialement et culturellement situées, transmises à l’individu, sont confrontées à l’université à d’autres modes de socialisation. Une fois à l'université, ces dispositions se transforment en inégalités dans la manière dont les individus répondent aux attentes normatives du dispositif de bourses. Il ressort de ces vagues consécutives de socialisations, différents profils de boursiers mettant en lien le contexte dans lequel l'individu a grandi et été socialisé et la manière de vivre le parcours universitaire et de se construire des projets d'avenir.L’intérêt du cas étudié est de mettre en lumière certains enjeux spécifiques à la société libanaise, tout en déconstruisant quelques idées préconçues sur les déterminismes religieux ou communautaires entre autres.