La ''managérialisation'' de la prévention des risques professionnels en entreprise. Enquête parmi les préventeurs de la S.N.C.F
Auteur / Autrice : | Julien Kubiak |
Direction : | Didier Demazière |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie, démographie |
Date : | Soutenance le 14/01/2016 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Saclay (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020) |
Partenaire(s) de recherche : | : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....) |
Jury : | Président / Présidente : Marnix Dressen |
Examinateurs / Examinatrices : Arnaud Mias, Jérôme Pélisse | |
Rapporteur / Rapporteuse : Valérie Boussard, Arnaud Mias |
Mots clés
Résumé
Cette thèse de sociologie est consacrée aux transformations de la prévention des risques professionnels au sein de la Société Nationale des Chemins de Fer Français (SNCF) de 1991 à 2012. La méthodologie de l’enquête croise un travail ethnographique de longue durée (CIFRE 2008- 2010) avec des recherches historiques et l’exploitation de plus de 130 entretiens. Ce travail permet de retracer l’histoire de la prévention et des préventeurs d’entreprise à la SNCF depuis le lancement de la première politique nationale de sécurité du personnel (PNSP) jusqu’à la nomination du « salarié compétent » en matière de santé et de sécurité au travail (SST) en juillet 2012. Par ce biais, la thèse montre comment les formes de la « managérialisation » de la SST recombinent le contenu et le sens de la prévention. Le concept de « managérialisation » renvoie aux étapes d’un processprocessus qui, partant des marges de manoeuvre laissées par la loi, vise l’atteinte des objectifs du management. La « managérialisation » de la prévention des risques professionnels est permise par les opportunités liées à la singularité de cet objet et aux ambigüités des principes généraux de prévention ainsi que par les bouleversements de la division du travail dans le secteur de la SST. En étudiant l’évolution du travail des préventeurs d’entreprise, des similitudes et des constantes ont fait apparaître une classification des tâches répondant à trois types de risques. Le glissement de la prévention des risques professionnels vers la prévention des risques de nature bureaucratique (non-conformité) et sociale (grève) nous renseigne sur les mutations de la prévention comme sur celles de l’entreprise ferroviaire à l’aube de la libéralisation du rail.