Développement de nanoparticules à base de platine visant à améliorer la destruction de cellules cancéreuses par des rayons gamma et par ions carbone
Auteur / Autrice : | Daniela Salado Leza |
Direction : | Sandrine Lacombe |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Chimie |
Date : | Soutenance le 25/11/2016 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Saclay (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences chimiques : molécules, matériaux, instrumentation et biosystèmes (Orsay, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : Université Paris-Sud (1970-2019) |
Laboratoire : Institut des sciences moléculaires d'Orsay (2010-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Eric Simoni |
Examinateurs / Examinatrices : Sandrine Lacombe, Eric Simoni, Stéphane Roux, Marie-Anne Hervé du Penhoat, Hynd Remita, Kevin Prise | |
Rapporteur / Rapporteuse : Stéphane Roux, Marie-Anne Hervé du Penhoat |
Mots clés
Résumé
La radiothérapie basée sur l'utilisation des photons de haute énergie (rayons X) est l'approche la plus courante dans le traitement du cancer. Toutefois, elle est limitée par la tolérance des tissus sains. Par conséquent, il est d'un intérêt majeur de développer de nouvelles techniques et protocoles pour améliorer le ciblage dans les tumeurs. Dans cette perspective, la hadronthérapie (irradiation de la tumeur par des protons ou des ions carbone) est considérée comme l'une des techniques les plus prometteuses car le dépôt d'énergie est maximum en fin de parcours, ce qui permet de cibler la tumeur. Pourtant, l’utilisation de cette modalité reste limitée du fait de la dose reçue par les tissus sains situés à l'entrée du faisceau.Pour améliorer les performances des thérapies par radiation, une nouvelle stratégie basée sur la combinaison de nanoparticules métalliques (nano-médecine) avec des rayonnements ionisants a été développée par le groupe. En effet, les nanoparticules ont une chimie de surface remarquable qui permet de les fonctionnaliser avec des ligands qui les rendent plus futiles et moins reconnus des macrophages afin de les concentrer dans les tumeurs.Le but de mon travail a été de développer des nanoparticules à base de platine (NPs de platine pelylée et des nanoparticules bimétalliques) visant à améliorer l’effet des rayonnements ionisants (photons et ions carbone) dans les cellules.Une méthode originale de synthèse en une seule étape combinant la radiolyse et la PEGylation in situ a été optimisée. Cette méthode a permis d’obtenir des NPs stables, de taille homogène (cœur métallique proche de 3 nm).L'impact biologique de ces nouvelles NPs a été évalué sur deux lignées de cellules cancéreuses humaines. Il a été observé que les NPs, non-toxiques, ont un mode d’internalisation qui dépend de la lignée cellulaire. Celles-ci sont, dans tous les cas, localisées exclusivement dans le cytoplasme. Les NPs de platine développées dans ce travail permettent d’amplifier significativement la destruction des cellules cancéreuses, en particulier lorsqu’un faisceau médical d’ions carbone est utilisé comme rayonnement. Les mécanismes moléculaires à l’origine de cet effet ont été étudiés grâce à l’utilisation d’une nanosonde biologique. Ces expériences ont montré que les NPs sont responsables de l’augmentation de dommages nanométriques, qui peuvent être létaux pour les cellules. Cet effet est attribué à des processus électroniques d’activation et de reneutralisation de la NP qui engendre une forte perturbation dans le volume nanométrique qui l’entoure tel que la production groupée de radicaux fortement réactifs et toxiques.En conclusion, ce travail à l’interface de la physique, chimie et biologie montre les capacités des NPs à base de platine à améliorer l’éradication par radiation des cellules cancéreuses.