Thèse soutenue

Groupes à Haut Risque du VIH en République Centrafricaine : Classification et interventions précoces

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Auteur / Autrice : Jean de Dieu Longo
Direction : Laurent Bélec
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - épidémiologie
Date : Soutenance le 15/09/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Paris-Sud (1970-2019)
Laboratoire : Unité de virologie, Hôpital Georges Pompidou (Paris)
Jury : Président / Présidente : Laurence Meyer
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Bélec, Laurence Meyer, Pascal Astagneau, Jérôme LeGoff, Michel Bozon
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascal Astagneau, Jérôme LeGoff

Résumé

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Mots clés : Groupe à Haut risque - Typologie - TS - HSH –VIH -IST- Afrique CentraleProblématique : Les femmes travailleuses du sexe (TS) et les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) constituent les populations les plus à risque d’infection au VIH dans différents pays d’Afrique subsaharienne. A ce jour, très peu d’interventions sont menées pour réduire le risque d’infection en influant sur les facteurs de risque dans ces deux populations en Afrique Centrale et particulièrement en République Centrafricaine. Les objectifs de cette thèse étaient d’établir une typologie documentée des transactions sexuelles féminines à Bangui et de mesurer la prévalence du VIH et des comorbidités associées dans ces deux populations.Méthodologie : D’abord de 1384 femmes volontaires sensibilisées ont été recrutées sur les lieux de leurs activités et orientées au niveau du site de l’enquête. Parmi lesquelles 345 ont été identifiées comme travailleuses du sexe. Et, par effet « boule de neige », 131 Hommes ayant des rapports sexuels avec des Hommes (HSH) ont été recrutés pour constitués la deuxième population de l’étude. Des analyses biologiques ont été effectuées. Un volet d’entretien est réalisé auprès de 20 TS.Résultats : Les résultats en ce qui concerne les TS montrent que cette pratique est très hétérogène et que la prévalence du VIH varie selon les catégories. Ainsi, la prévalence du VIH était de 6 fois plus élevé chez les "katas" que chez les "pupulenge" (39,1% contre 6,3%). Parmi les TS non professionnel, les «élèves/étudiants», «fonctionnaires ou salariées » et «femmes au foyer» étaient moins infectées par le VIH (6,1%, 9,8%, 13,0%, respectivement), tandis que les «vendeuses ambulantes», constituait la catégorie la plus touchées par le VIH (31,9%). Et, l'infection à VIH était fortement associée à la pratique du sexe anal avec les clients (OR ajusté, 4.3), à l'utilisation ou non du préservatif avec les clients (OR ajusté, 24.9), à la consommation d'alcool avant le travail du sexe (OR ajusté, 2.8) et à la notion d’antécédents d'IST (OR ajusté, 4.2).La population de HSH à Bangui est identifiée pour la première fois comme un groupe à haut risque pour l’infection à VIH, étant 5 fois plus infectées par le VIH que la population générale d'adultes hétérosexuels. Parmi eux 20 % étaient infectés par le virus de l'hépatite B (VHB) (Ag HBs), dont 6 cas étaient co- infectés par le VIH et le VHB et dans 3,8 % cas la sérologie positive pour la syphilis. Les HSH à Bangui ont donc besoin d'interventions d'urgence spécifiques de prévention et de soins de santé.Conclusion : Les résultats de ce travail permis de mieux caractérisés et documentés les populations des femmes TS et les HSH à Bangui. Deux groupes de populations « originales » pour la République Centrafricaine, vulnérables et à haut risque d’infection à VIH.