Thèse soutenue

La coopération Sud-Sud du Mexique, au sein de la nouvelle configuration de la coopération internationale pour le développement post-2015

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Auteur / Autrice : Carlos Cortes Zéa
Direction : Jean-Jacques Gabas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 23/06/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Collège d'études interdisciplinaires (Sceaux, Hauts-de-Seine)
établissement opérateur d'inscription : Université Paris-Sud (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Jean Cartier-Bresson
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Jacques Gabas, Jean Cartier-Bresson, Laurent Faret, Mina Kleiche, Bernadette Vega Sánchez
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Faret, Catherine Figuière

Résumé

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L’éventail de concepts disponibles aujourd’hui, n’est plus pertinent pour comprendre les nouveaux enjeux auxquels sont confrontés les acteurs qui agissent au sein de la coopération internationale pour le développement. La fin du contexte bipolaire d’où elle est le résultat, l’affirmation politique des « pays émergents » et l’activisme croissant des acteurs non-étatiques (ONG, secteur privé, fondations, universitaires, etc…) bousculent les dynamiques depuis les années 90. Puis, l’importance des flux privés face à la stagnation relative des montants d’APD redéfini le rôle des donateurs traditionnels. Dans ce sens, il est nécessaire de reconsidérer le cadre d’analyse afin de comprendre ce phénomène international. Malgré les nombreux défis en termes d’inégalités et de pauvreté auxquels ils doivent encore faire face, ces « Coopérants du Sud » sont en train d’étendre leurs programmes de coopération. Par conséquent, la Coopération Sud-Sud n’a cessé d’augmenter depuis les années 2000. C’est ainsi qu’en 2013, ces flux ont représenté un total de 23,5 milliards de dollars, tandis que l’Aide Publique au Développement des pays de l’OCDE s’est élevée à 135,1 milliards de dollars pendant la même année. Ce constat peut parfois être perçu par les donateurs traditionnels comme une menace. A l’intérieur de ceux qu’on appelle les « Coopérants du Sud », l’ampleur des politiques de coopération est souvent méconnue voire ignorée. C’est le cas du Mexique, où l’entrée en vigueur d’une loi en 2011 a mis en place un nouveau système de coopération internationale pour le développement. Formulée pour asseoir sur des bases juridiques les projets qu’il mène en Amérique Centrale (considérée par les acteurs politiques mexicains comme leur « zone d’influence naturelle »), cette loi prévoit d’étendre ce type d’actions au-delà. Face à ces ambitions renouvelées, il y a un besoin pour mieux comprendre ce qui est fait par le Mexique dans ce domaine. A ce titre, on estime qu’en 2013 la coopération du Mexique s’élève à environ 551 millions de dollars.De ce point de vue, la mise à jour du clivage entre la coopération traditionnelle et la Coopération Sud-Sud soulève plusieurs problématiques. Si les pratiques des donateurs traditionnels sont discutées et font l’objet d’une concertation au sein du Comité d’Aide au Développement de l’OCDE, celles relatives aux Coopérants du Sud restent hors de sa portée. De ce fait, l’architecture classique de l’aide internationale pour le développement est en train d’être bouleversée. Proposer de nouveaux cadres d’analyse devient alors nécessaire. De ce point de vue, le nouvel environnement issu de l’adoption de l’Agenda de Développement Post-2015 nécessite d’adopter de nouveaux cadres théoriques. Dans cette thèse, la notion de « configuration », formulée par Norbert Elias, nous permet d’appréhender le phénomène autrement. Dans ce sens, analyser la nouvelle configuration de la coopération internationale pour le développement, c’est tenter de comprendre une nouvelle répartition des forces entre tous les acteurs présents. La « configuration » actuelle est de nature dynamique, et elle est modelée par les stratégies des acteurs qui la constituent afin d’augmenter leur marge de manœuvre. Il s’agit d’une configuration qui est définie par la position des acteurs dans l’espace commun qu’est la scène internationale.