Thèse soutenue

Modélisation de la croissance postnatale des enfants pour l'étude de ses déterminants précoces

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Auteur / Autrice : Sophie Carles
Direction : Marie-Aline CharlesJérémie Botton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - épidémiologie
Date : Soutenance le 22/03/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Epidémiologie des cancers de l'enfant et de l'adolescent (Villejuif, Val de Marne)
établissement opérateur d'inscription : Université Paris-Sud (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Vincent Gajdos
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Aline Charles, Jérémie Botton, Vincent Gajdos, Emmanuelle Comets, Adeline Leclercq-Samson, Nathalie Costet-Deiber, Cécile Proust-Lima
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuelle Comets, Adeline Leclercq-Samson

Mots clés

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Résumé

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Contexte:La croissance dans les premières années de vie est associée à la santé et au risque de maladies à court et long terme. Elle est influencée par de nombreux facteurs dont certains, tels que le tabagisme maternel pendant la grossesse, sont susceptibles de l’altérer à la fois durant les périodes pré- et post-natale précoce. L’étude de la croissance postnatale nécessite une modélisation précise. Aucun consensus sur la méthode optimale n’existe à ce jour.Objectifs:Etudier des approches de modélisation de la croissance du poids, de la taille et de l’indice de masse corporelle (IMC) de la naissance à 5 ans pour l’étude de ses déterminants précoces.Méthodes:Les données de la cohorte mère-enfant EDEN, qui a inclus 2002 femmes enceintes dans les maternités de Nancy et Poitiers entre 2003 et 2006, ont été utilisées. Au total, 39177 mesures de poids (nombre de mesures médian par enfant : 22) et 30026 mesures de taille (nombre de mesures médian par enfant : 17) ont été collectées lors d’examens cliniques (à 1, 2 et 3 ans) et dans le carnet de santé. Le statut pondéral à 5 ans a été défini selon les seuils IOTF à partir de l’ IMC. Les croissances du poids et de la taille ont été modélisées par des modèles non-linéaires à effets mixtes utilisant l'équation de Jenss-Bayley. Les associations entre exposition et croissance ont été étudiées par deux approches, en prenant l’exemple de l’exposition au tabagisme maternel pendant la grossesse. La première approche, fréquentiste, se décomposait en deux méthodes : i) méthode en 2 étapes : le poids et la taille ont été modélisés séparément sans covariables ; les associations entre les prédictions individuelles à différents âges issues de cette modélisation et le tabagisme maternel ont été analysées dans un second temps par régressions linéaires multiples ; ii) méthode en 1 étape : le tabagisme maternel et les covariables ont été inclus d’emblée dans la modélisation du poids et de la taille et les trajectoires d’IMC déduites. Une seconde approche, bayésienne, a permis de modéliser conjointement le poids et la taille, de prédire les différences de trajectoires d’IMC en fonction du statut tabagique maternel et d’obtenir le degré d’incertitude sur celles-ci. Afin d’étudier l’amélioration de la qualité des estimateurs, les précisions des prédictions obtenues ont été comparées à celles obtenues à partir de modélisations séparées. Une analyse bayésienne exploratoire a permis l’étude de différences de co-évolution du poids et de la taille selon le statut pondéral à 5 ans, en modélisant la matrice de variances-covariances des effets aléatoires.Résultats : Les approches fréquentiste et bayésienne donnaient des résultats concordants. Les enfants de femmes fumeuses tout au long de la grossesse tendaient à conserver, au cours des premières années, leur déficit de taille acquise à la naissance. Leur déficit de poids de naissance ne persistait pas au-delà des premiers mois. Ainsi, leur IMC surpassait, dès les premiers mois, l’IMC des enfants de femmes non-fumeuses. La méthode en 2 étapes était pertinente car la variance intra-sujet des prédictions était faible par rapport à la variance inter-sujets. En ce qui concerne la méthode bayesienne, l’incertitude sur les prédictions de poids et de taille était légèrement plus faible quand les profils de croissance étaient modélisés conjointement plutôt que séparément. L’analyse exploratoire montrait que, dans les tous premiers mois de vie, pour une même variation de la vitesse de croissance staturale, la variation de la vitesse de croissance pondérale était plus forte chez les enfants en surpoids ou obèses comparés à ceux de poids normal.Conclusion : Les outils utilisés ont permis de caractériser finement les trajectoires de croissance postnatale. En permettant d’identifier les facteurs associés à des modifications de ces trajectoires très tôt dans l’enfance et de façon longitudinale, ils sont un moyen d’étudier précisément les déterminants de la croissance.