Thèse soutenue

La rationalisation du travail intellectuel : ethnographie de l'activité de conception industrielle
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Auteur / Autrice : Sébastien Petit
Direction : Jean-Pierre Durand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, démographie
Date : Soutenance le 27/09/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Pierre Naville (Evry)
établissement opérateur d'inscription : Université d'Évry-Val-d'Essonne (1991-....)
Jury : Président / Présidente : Michel Wieviorka
Examinateurs / Examinatrices : Stephen Bouquin, Gilbert de Terssac
Rapporteurs / Rapporteuses : Paul Bouffartigue, Valérie Boussard

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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La production industrielle a favorisé l’émergence d’une catégorie de salariés détachés de la fabrication et ayant le monopole du travail intellectuel. Le travail des concepteurs, regroupés dans des bureaux d’études, n’a cependant jamais cessé d’être rationalisé, reproduisant en son sein une logique de séparation entre préparation et exécution du travail. Du bureau d’études tayloro-fordiste à l’organisation par projet, une division du travail s’est successivement recomposée, distinguant d’abord les ingénieurs et les techniciens puis les ingénieurs entre eux. Au-delà de la complexification des produits, des procédés et des outils techniques, les transformations de l’organisation du travail de conception ont eu pour effet d’intensifier la productivité du travail en bureau d’études et de séparer les populations d’ingénieurs et de techniciens de leur propre métier, celui de concepteur.Cette configuration produit une ingénierie du travail de conception par laquelle les concepteurs ne réalisent plus un travail de conception mais une activité technico-gestionnaire parcellaire dans le processus de conception. L’enjeu actuel de la rationalisation du travail intellectuel dans les activités de conception est de transformer les bureaux d’études de manière à légitimer un procès de conception sans concepteurs. Il s’agit de recomposer une population de conception pour laquelle la gestion par projet, la réalisation de tâches fragmentaires, les normes et pratiques managériales et l’implication dans des collectifs de travail flexibles apparaissent comme naturels et participent de la nouvelle professionnalité des concepteurs industriels. Cela conduit à une perte de maîtrise des travailleurs intellectuels tant sur l’organisation du travail, sur les procédés de travail que sur les finalités de leur activité.