Analyse des politiques publiques en matière d’adoption du cloud computing et du big data : une approche comparative des modèles français et marocain
Auteur / Autrice : | Saïd El Ouazzani |
Direction : | Gabriel Périès |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences politiques |
Date : | Soutenance le 10/06/2016 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Saclay (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : Université d'Évry-Val-d'Essonne (1991-....) |
Laboratoire : Institut Mines-Télécom-Business School. Laboratoire en Innovation, Technologies, Economie et Management (Evry, Essonne) | |
Jury : | Président / Présidente : Imed Boughzala |
Rapporteur / Rapporteuse : Thibault de Swarte, Anne Cammilleri-Subrenat |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Notre recherche repose sur l’analyse des politiques publiques françaises et marocaines en matière d’adoption des technologies du Cloud Computing et du Big Data. Nous avons analysé ce que les Etats, français et marocain, font — ou ne font pas — pour faire face aux enjeux du numérique. Enjeux pour lesquels l’Etat doit apporter aujourd’hui des réponses politiques et techniques. En effet, l’Etat, dans une acception weberienne, voit sa représentation idéal-typique se modifier en un cyber-Etat qui a pour mission :— Assurer une souveraineté en développant des plateformes Cloud Computing nationales susceptibles de fournir les mêmes services que des plateformes étrangères ;— Développer des outils numériques du type Big Data articulés à des solutions « Cloud Computing » afin d’améliorer des services publics. — Développer et assurer la présence de l’Etat et de ses administrations dans le cyberespace ;— Mettre les outils du type Coud Computing au service de la sécurité nationale pour faire face aux dispositifs de cyber-renseignement étrangers.Dans un contexte de transformations profondes de la société induites par le numérique, l’Etat doit réaffirmer ses droits sur son propre territoire. En effet, le Net offre aux individus des possibilités de sociabilité croissantes à travers une «vie numérique» qui constitue une facette, un prolongement de la vie réelle. Cette vie numérique individuelle évolue en suivant les transformations de la technologie qui potentialisent la sociabilité en ligne et qui s’accompagnent de contraintes liées au traitement des données personnelles et font surgir des débats relatifs à la vie privée.Pour faire face aux risques sécuritaires, l’Etat français comme l’Etat marocain se sont dotés des instruments juridiques et techniques qui s’appuient précisément sur les technologies du Cloud Computing et du Big Data. L’arsenal juridique français s’est vu renforcé dernièrement par l’adoption successive et accélérée — sans débat national — de la Loi de programmation militaire (2014-2019) puis sur les lois anti-terroriste (2014) et sur le Renseignement (2015). Ces différents textes ont agité le débat politique en instillant une inquiétude grandissante relative au déploiement de dispositifs numériques de surveillance. Surveillance, ou cyber-surveillance, qui trouve sa légitimité dans la lutte contre le terrorisme en faisant, à chaque fois, référence à la notion de sécurité nationale, concept au contenu juridiquement flou et dépendant des autorités publiques. Notre travail couvre quatre axes principaux : 1- L’évolution de la conception même de l’Etat qui implique la mise en place de cyber-politiques publiques ainsi que le développement d’un cyber-secteur public, d’un cyber-service publique et également d’une évolution de la fonction publique elle-même.2- Les enjeux sécuritaires à l’ère du Cyber-Etat. Nous avons ainsi pu traiter des notions comme celles de cyber-sécurité, de cyber-souveraineté et de cyber-surveillance au sein du Cyber-Etat.3- Les enjeux liés au traitement des données personnelles au sein du Cyber-Etat et produites par les activités quotidiennes du cyber-citoyen.4- Les fondements techniques du Cyber-Etat : le Cloud Computing et et le Big Data. On pu être ainsi analysées techniquement ces deux technologies.C’est grâce à la collaboration avec des partenaires français et nord-américains : la Mairie de Boulogne Billancourt et les Engaged Public et CausesLabs que nous avons pu montrer, à travers une étude de cas, l’apport concret du Cloud Computing dans le cadre d’une collectivité locale française. Une expérimentation qu’il conviendra de suivre, si ce n’est développer, dans l’avenir.