Poétique et politique de l’ennui dans la danse et le cinéma d’Yvonne Rainer
Auteur / Autrice : | Johanna Renard |
Direction : | Elvan Zabunyan |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 05/10/2016 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne) |
Partenaire(s) de recherche : | PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019) | |
Laboratoire : Histoire et Critique des Arts. UHB | |
Jury : | Président / Présidente : Arnauld Pierre |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Quéloz, Griselda Pollock | |
Rapporteur / Rapporteuse : Arnauld Pierre, Véronique Goudinoux |
Mots clés
Résumé
Danse, performance, cinéma, écrits théoriques et poétiques : dans la multiplicité de sa création artistique et intellectuelle, Yvonne Rainer s’impose comme une artiste cardinale dans l’histoire de l’art. Instigatrice du changement de paradigme postmoderne en danse, elle arrache le geste ordinaire à la vie quotidienne pour le placer au cœur de la création chorégraphique, en radicale juxtaposition avec des textes, des images et des objets. À partir des années 1970, elle émerge parmi les figures centrales du cinéma expérimental et indépendant en dialogue avec les théories et les luttes politiques féministes, queer et postcoloniales. Cette thèse explore la place de la subjectivité et de l’émotion dans la danse et le cinéma de Rainer. En effet celle-ci a impulsé un renouvellement radical du matériau affectif dans la pratique artistique en l’envisageant comme un fait, une réalité objective. Dans un contexte où l’ennui agit comme un style affectif dominant au sein de l’avant-garde artistique américaine après 1945, l’artiste propose une expérience matérielle sensible, générant une conscience décuplée du temps et plaçant son public dans cette disposition affective à la fois pesante, froide et ordinaire. Puis, en résonance avec le cinéma des femmes, elle investit l’ennui à la fois comme une dynamique de subjectivation et comme une stratégie de subversion. En naviguant entre les dimensions individuelles et collectives de l’émotion, la thèse explore les enjeux esthétiques, politiques et subjectifs de l’ennui dans l’œuvre de Rainer.