Thèse soutenue

Ciné-danse : histoire et singularités esthétiques d’un genre hybride

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Auteur / Autrice : Sophie Geneviève Walon
Direction : Jean-Loup BourgetIsabelle Launay
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts (études cinématographiques)
Date : Soutenance le 09/12/2016
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)
Etablissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Vincent Amiel
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Loup Bourget, Isabelle Launay, Vincent Amiel, Martine Beugnet, Laurent Guido
Rapporteurs / Rapporteuses : Martine Beugnet, Laurent Guido

Résumé

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La ciné-danse est une forme artistique hybride qui entrelace étroitement les propriétés techniques et esthétiques de la danse et du cinéma. Ce n’est pas un genre nouveau: d’une certaine manière, la ciné-danse existe depuis les tout débuts du cinéma. Mais elle est théorisée pour la première fois au milieu des années 1940 par Maya Deren qui propose aussi avec A Study in Choreography for Camera (1945) un film-manifeste qui s’est avéré déterminant pour la reconnaissance et le développement decette catégorie la plus transdisciplinaire du film de danse.Néanmoins, c’est seulement à partir des années 2000 etsurtout depuis le début des années 2010 que les festivals spécialisés se sont multipliés et que le genre a commencé à recevoir un éclairage théorique. Cette thèse contribue ainsi à ce tout jeune domaine de recherche que sont les screendance studies en proposant un premier panorama historique de la ciné-danse et en examinant certaines de ses spécificités formelles et dramaturgiques dont beaucoup n’avaient pas encore été analysées.Cette étude prend notamment le parti d’explorer la ciné-danse sous l’angle inaperçu de son hyper-sensorialité et des corporéités originales qu’elle façonne.J’y commence par retracer l’histoire plus large dans laquelle la ciné-danse s’inscrit, celle de la danse au cinéma en général et du film de danse en particulier. Puis,je propose d’esquisser plus spécifiquement l’histoire du genre. Je souligne ensuite la fécondité de l’hybridation artistiquequi définit la ciné-danse en analysant certaines de ses singularités formelles et dramaturgiques. J’examine notamment l’usage sui generis du gros plan dans ces films, la (re)matérialisation des corps à laquelle ils procèdent par un traitement hyper-sensoriel et synesthésique des images et des sons ainsi que les corporéitésétranges qu’ils créent et les implications critiques que celles-ci renferment. Enfin, je me concentre sur un aspect capital de la ciné-danse : les lieux qu’elle investit et les rapports complexes entre corps et espaces qu’elle interroge. Cette thèse brosse ainsi le portrait historique et esthétique d’un art hybride, d’un genre éminemment corporel et sensoriel et d’une pratique in situ. J’y mets au jour des oeuvres expérimentales qui explorent la capacité de ce croisement artistique à mettre en exergue la matérialité des corps ainsi que la sensorialité des films et de l’art chorégraphique.