Thèse soutenue

Produire et réguler les espaces publics contemporains : Les politiques de gestion de l'indésirabilité à Paris

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Auteur / Autrice : Muriel Froment Meurice
Direction : Jérôme MonnetJean-François Staszak
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 13/09/2016
Etablissement(s) : Paris Est en cotutelle avec Maison de l'histoire (Genève, Suisse)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lab'Urba (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)
Jury : Président / Présidente : Laurent Matthey
Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Monnet, Frédéric de Coninck
Rapporteurs / Rapporteuses : Myriam Houssay-Holzschuch, Djemila Zeneidi-Henry

Résumé

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Depuis les années 1970, les espaces publics des métropoles contemporaines sont devenus d’importants enjeux pour les pouvoirs publics municipaux soucieux de leur attractivité comme pour certains habitants attachés à leur cadre de vie. Les discours qui accompagnent cette valorisation insistent sur la qualité urbaine, mais la production d’espaces sûrs et conviviaux induit également des processus d’exclusion ou d’altérisation. La multiplicité des figures de la menace est alimentée par la diffusion de discours sécuritaires qui érigent certains groupes en symboles de la dégradation des espaces. Ce réinvestissement de l’espace public à la fois sur le plan sémantique et matériel se traduit donc par différentes mesures visant à mieux contrôler ses usages et son image.Ma recherche s’appuie sur trois études de cas à Paris : le mobilier urbain, le système d’accréditation des musiciens dans le métro et les patrouilles de correspondants de nuit. Ces dispositifs de gestion de l’indésirabilité donnent aux producteurs et gestionnaires d’espaces publics la possibilité d’assurer une mise en ordre du social par une mise en ordre du spatial. Leur analyse me permet de cerner différentes figures d’indésirables et les registres de justification déployés par les acteurs institutionnels ou certains entrepreneurs de morale pour défendre des hiérarchies dans les droits d’usage des espaces publics. L’indésirabilité étant une construction sociale et culturelle, mon objectif a été de dénaturaliser ces catégorisations dominantes pour mettre à jour des rapports de pouvoir asymétriques et montrer comment ils se matérialisent dans la production et la régulation des espaces publics