Essais sur le rôle de gouvernance des actionnaires contrôleurs multiples
Auteur / Autrice : | Wael Rouatbi |
Direction : | Sabri Boubaker |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de Gestion |
Date : | Soutenance le 28/11/2016 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche en gestion (Créteil) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-François Gajewski |
Examinateurs / Examinatrices : Sabri Boubaker, Meziane Lasfer, Stéphanie Serve | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Chollet, Sadok El Ghoul |
Mots clés
Résumé
L’objectif de cette thèse est d’étudier le rôle des actionnaires contrôleurs dans la prise de décisions financières des entreprises. En particulier, elle met l’accent sur l’effet de la présence et du pouvoir de vote des actionnaires contrôleurs multiples (ACM) sur la prise de risque de l’entreprise, la maturité de la dette et le choix de la source d’endettement. La thèse est composée de trois essais sur le rôle que peuvent jouer les ACM en termes de gouvernance d’entreprise.Le premier essai, intitulé étudie le rôle des ACM dans la prise de risque au sein de l’entreprise. L’utilisation d’un échantillon d’entreprises familiales françaises cotées en bourse sur la période 2003‒2012 montre que la présence, le nombre et le pouvoir de vote des ACM sont associés à une prise de risque plus élevée. Les résultats suggèrent que les ACM contribuent à limiter la propension des propriétaires familiaux à entreprendre des investissements à faible risque. Cet effet est beaucoup plus fort dans les entreprises où les conflits d’agence sont plus susceptibles d’exister. Les résultats mettent en évidence l’importance du rôle de gouvernance joué par les ACM et peuvent améliorer notre compréhension de l’effet de ces actionnaires sur la performance des entreprises familiales.Le deuxième essai, examine le rôle que peuvent jouer les ACM dans la détermination de la maturité de la dette de leurs entreprises. La littérature en gouvernance d’entreprise a montré que les actionnaires contrôleurs peuvent détourner à leurs profits les ressources de leurs entreprises au détriment des autres actionnaires. Un tel comportement conduit ces actionnaires dominants à préférer l’endettement à long terme pour réduire la fréquence du contrôle effectué par les créanciers, ce qui peut créer des conflits entre l’actionnaire dominant et les actionnaires minoritaires portant sur la structure de la maturité de la dette. Dans ce chapitre, nous examinons si la présence des ACM contribue à atténuer ces conflits. À partir de données collectées sur des entreprises françaises cotées en bourse et observées sur la période 1998‒2013, nous trouvons que les entreprises avec des ACM ont tendance à se financer par des dettes à court terme. Ce résultat suggère que la présence des ACM réduit l’extraction de bénéfices privés par l’actionnaire contrôleur, ce qui permet d’enrayer sa tendance à préférer l’endettement à long terme.Le troisième essai, intitulé examine l’effet de la présence et du pouvoir de vote des ACM sur le choix de la source de la dette. Nous utilisons un échantillon de 6 238 observations couvrant 654 entreprises françaises cotées sur la période 1998‒2013. Nous constatons que la présence des ACM et leur pouvoir de vote augmentent le recours à la dette bancaire. De plus, nous trouvons que l’effet des ACM sur le choix de la dette est plus important lorsque les problèmes d’agence entre l’actionnaire dominant et les actionnaires minoritaires sont plus sévères. Dans l’ensemble, nos résultats suggèrent que les ACM réduisent l’opportunisme de l’actionnaire majoritaire qui cherche à se prémunir contre la surveillance bancaire, conduisant à plus de dépendance à l’égard de la dette bancaire.