Thèse soutenue

Autoriser pour interdire : la fabrique des savoirs sur les molécules et leurs risques dans le règlement européen REACH
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Auteur / Autrice : Henri Boullier
Direction : Gilles CraguePierre-Benoît Joly
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 08/01/2016
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire Sciences Innovations Sociétés
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Gaudillière
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Crague, Pierre-Benoît Joly, Sheila Jasanoff
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Borraz, Emmanuel Henry

Résumé

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Comment réglementer des substances chimiques malgré des données anciennes, incomplètes, mais surtout inégalement partagées? Depuis l’adoption du Toxic Substances Control Act aux États-Unis en 1976, les asymétries d’information et la multiplication des utilisations des substances chimiques industrielles semblaient avoir rendu leur contrôle impossible. À ce problème longtemps insoluble, le règlement européen REACH, adopté en 2006, propose une réponse originale : la procédure d’autorisation. La thèse rend compte de la manière dont l’autorisation bouleverse la manière d’« interdire » malgré les asymétries d’information. Cette procédure donne désormais aux autorités publiques la possibilité d’interdire des « substances » sur la base de leur classification, tandis que certains « usages » de ces molécules peuvent ensuite être autorisés sur la base de demandes individuelles formulées par des entreprises. Pour continuer à les employer, ces entreprises mettent alors en circulation des données toxicologiques, d’exposition et surtout des évaluations socio-économiques jamais produites jusque-là. Si l’autorisation hérite d’une partie des dispositifs réglementaires précédents, où les activités réglementaires passent par la production de listes de substances chimiques, elle reconfigure surtout les rapports entre les autorités publiques et les entreprises, modifie les objets sur lesquels elles ont prise et transforme les manières d’élaborer les savoirs réglementaires qui appuient la prise de décision.