Ontologies du sujet. Proust, Joyce et Kafka narrateurs modernistes
Auteur / Autrice : | Raffaello Rossi |
Direction : | Vincent Ferré, Federico Bertoni |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et Littérature Françaises |
Date : | Soutenance le 07/06/2016 |
Etablissement(s) : | Paris Est en cotutelle avec Università degli studi (Bologne, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Lettres, Idées, Savoirs (Créteil) - Lettres Idées Savoirs / LIS |
Jury : | Président / Présidente : Pierluigi Pellini |
Rapporteur / Rapporteuse : Anne Tomiche |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse se propose d’éclaircir des aspects communs au développement des genres narratifs dans la phase du modernisme européen autour de la Première Guerre mondiale à travers l’analyse comparée des œuvres et des projets littéraires de Marcel Proust, Franz Kafka et James Joyce. La démarche comparatiste se construit autour d’une réflexion sur les fonctions de la littérature dans le cadre de la modernité et du rapport au passé culturel, de la transformation des différentes instances subjectives opérant au niveau de l’autoreprésentation de l’écrivain et des personnages, ainsi que des différents aspects de la crise, de sa problématisation et enfin des transformations de la notion d’expérience dans sa configuration narrative. Une pluralité de méthodes et d’approches théoriques en est venue à s’imposer, allant de l’histoire des genres littéraires à la critique philosophique, de la perspective sociologique sur les processus de transformation opérant à l’échelle globale jusqu’aux propositions les plus récentes dans le champ des études modernistes. Chaque pôle thématique est ainsi traité selon sa spécificité mais aussi comme un élément paradigmatique commun aux auteurs examinés, utile à la compréhension du modernisme narratif. L’hypothèse à la base du présent travail concerne donc un lieu commun de la critique contemporaine, à savoir l’idée que la littérature au XXe siècle est marquée par une discontinuité nette face aux pratiques narratives du siècle précédent. Quelques fondements de ce principe sont remis en question, notamment concernant les concepts d’autonomie esthétique et celui de réalisme. Nous cherchons à comprendre de quelle manière ces idées, développées au cours du XIXe siècle, fournissent au modernisme les critères de vérité en lui permettant de créer une nouvelle perspective existentielle de l’œuvre comme explication subjective du monde, que nous proposerons d’appeler « ontologie du sujet ».