Thèse soutenue

« Trover » des fables au XIIe siècle : l’élaboration du recueil de fables de Marie de France
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Baptiste Laïd
Direction : Jeanne-Marie Boivin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et Littérature Françaises
Date : Soutenance le 12/12/2016
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lettres, Idées, Savoirs (Créteil)
Jury : Président / Présidente : Laurence Harf-Lancner
Examinateurs / Examinatrices : Carlos Lévy
Rapporteurs / Rapporteuses : Estelle Doudet, Richard Trachsler

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Marie de France a rédigé en Angleterre vers 1170 le premier recueil de fables en français, original à la fois par son ampleur (104 fables) et par sa variété.Sa première partie est une réécriture des fables classiques issues de la tradition du Romulus et en particulier d’un de ses remaniements, le Romulus de Nilant, composé avant le Xe siècle. Marie a traduit du latin un recueil intermédiaire perdu, le *Romulus anglo-latin, d’où provient également un recueil latin, le Romulus hexamétrique (Xe siècle). Si Marie prétend, à la fin de son recueil, s’appuyer sur un recueil anglais, celui-ci n’a jamais été retrouvé et les indices historiques suggèrent plutôt une source factice. Sa réécriture des fables antiques se caractérise par une réinterprétation des rapports de force dans un contexte féodal.La seconde partie, composée d’éléments variés, contient d’autres fables antiques dont le rassemblement est imputable à Marie elle-même. Le reste des fables n’a pas de source connue mais leurs origines peuvent être liées à différents genres en formation au XIIe siècle : les formes hétérogènes du récit comique qui aboutissent plus tard au fabliau (chansons, contes, aphorismes) et que Marie a pu connaître par l’intermédiaire du monde clérical ; le roman épique animalier qui prend forme aux XIe et XIIe siècles et qui pouvait circuler sous la forme d’assortiments de poèmes latins ; au moins deux exemples de fables arabes ; des fables « philosophiques » issues peut-être du monde de la prédication ou de l’invention personnelle de l’auteur.La répartition de ces fables dans le recueil montre que Marie a pu l’élaborer en « trovant » (découvrant, inventant) différents matériaux de multiples origines sur une longue période de temps.