Thèse soutenue

Du bidonville à l’hôpital : anthropologie de la santé de la reproduction au Rajasthan (Inde)

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Auteur / Autrice : Clémence Jullien
Direction : Gilles TaraboutLaëtitia Atlani-Duault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance le 07/12/2016
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Nanterre ; 1967-...)
Jury : Président / Présidente : Christophe Z. Guilmoto
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Tarabout, Laëtitia Atlani-Duault, Christophe Z. Guilmoto, Roger Jeffery, Caterina Guenzi
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Z. Guilmoto, Roger Jeffery

Résumé

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Depuis les années 2000, le secteur de la santé de la reproduction, longtemps délaissé par le gouvernement indien, semble constituer un sujet d’inquiétude, notamment dans le nord du pays. Les taux de mortalité encore élevés discréditent l’image de superpuissance que l’État indien aime afficher, le déséquilibre du sex-ratio continue de se creuser en dépit des mesures législatives en vigueur et, malgré une importante baisse du taux de fécondité, le pays doit faire face à une population de plus d’un milliard deux cent millions d’habitants. À partir d’un terrain ethnographique d’un an et demi dans un hôpital public et dans des bidonvilles de Jaipur où une ONG œuvrait pour l’institutionnalisation de la santé maternelle, cette étude analyse les réactions des femmes et de leur famille face aux techniques persuasives et au pouvoir discrétionnaire que le personnel hospitalier et les membres de l’ONG utilisent à leur égard. Elle montre également en quoi les programmes de santé, censés garantir l’accès aux soins, tendent paradoxalement à rendre les bénéficiaires les plus vulnérables davantage conscients des inégalités socio-économiques dans leur vie quotidienne et renforcent les stéréotypes existants. À travers l’expérience des femmes, la santé de la reproduction apparaît comme un domaine sensible où des tensions sociales (castes, classes) et religieuses s’expriment et se cristallisent. La prise en charge de la santé de la reproduction ne se réduit pas à la santé materno-infantile mais englobe les questions de discrimination à l’égard des petites filles, du faible pouvoir décisionnel des femmes et du recours limité à la contraception, enjeux cruciaux qui attisent les différences au sein de la société indienne, sous couvert de progrès et au nom de l’intérêt de la nation.