Thèse soutenue

La délation des Juifs à Paris pendant l’Occupation, 1940-1944

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Patrick Fournier
Direction : Jean-Charles SzurekJan Grabowski
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 22/09/2016
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Université d'Ottawa
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences sociales du politique (Nanterre ; Cachan, Val-de-Marne)
Jury : Président / Présidente : Marcel Olscamp
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Charles Szurek, Jan Grabowski, Marcel Olscamp, Corinne Gaudin, Annette Wieviorka, Sylvie Perrier, Danièle Lochak
Rapporteurs / Rapporteuses : Corinne Gaudin, Annette Wieviorka, Sylvie Perrier

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse de doctorat vise à étendre l’étude de la délation antisémite à Paris pendant l’Occupation allemande en explorant plus en détail les contextes institutionnels et sociaux du phénomène de la délation afin de mieux mesurer leur importance dans le Paris occupé. Dans un premier temps, elle explore les différents mécanismes institutionnels qui contribuèrent à l’introduction d’une réglementation antisémite d’origine allemande et française, à entretenir un climat propice au développement de la délation dans le cadre de cette réglementation, notamment à travers la propagande et la menée d’opérations visant à réprimer les « ennemis » du régime de Vichy et de l’occupant nazi, tout en fournissant aux délateurs divers relais où ceux-ci pouvaient adresser leurs reproches à l’endroit des Juifs. Ensuite, puisque la délation est avant tout un phénomène populaire, c’est-à-dire qui émana des individus, la thèse ausculte les différentes caractéristiques du contexte de l’Occupation et leurs conséquences au niveau populaire afin d’identifier les éléments qui furent mis à profit par les auteurs des délations dans leurs accusations contre les Juifs, et les mobiles qui incitèrent les délateurs à les dénoncer aux autorités. Elle analyse aussi les nombreuses stratégies rhétoriques employées par les délateurs dans leurs tentatives de convaincre les autorités du bien fondé de leurs démarches. Enfin, elle propose un portrait général des caractéristiques « sociales » des victimes à travers une étude quantitative du phénomène.