Thèse soutenue

Conte et cinéma français, de Jean Cocteau à Claire Denis : réinvention d’une forme enfantine aux fins de poétiques du trouble

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Auteur / Autrice : Ivan Hérard
Direction : Laurence Schifano
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques
Date : Soutenance le 30/06/2016
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire des arts et des représentations (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Barbara Le Maître
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Schifano, Barbara Le Maître, Antoine de Baecque, José Moure
Rapporteurs / Rapporteuses : Antoine de Baecque, José Moure

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le conte n’est pas abordé ici dans sa qualité bien reconnue de genre fixe, de forme « simple » et « naïve » à destination des enfants. Situé en France, entre l’après-guerre et aujourd’hui, le corpus sollicité comprend des adaptations affichées (de La Belle et la Bête de Cocteau en 1946 au Barbe-Bleue de Catherine Breillat en 2009) et des emprunts disséminés et masqués que retravaillent certaines œuvres de Buñuel, Claude Chabrol, Louis Malle, Claude Miller, Claire Denis, Laurent Achard et Marina de Van. Ni anthropologique, ni structuraliste, ni narratologique, ni psychanalytique, mais combinant ces approches, notre thèse a pour visée de déplacer des lignes épistémologiques et méthodologiques, les grilles herméneutiques traditionnelles s’avérant insuffisantes à rendre compte des processus à l’œuvre lorsque le médium cinématographique réécrit selon ses propres dispositifs et avec ses effets spécifiques les contes anciens. Ce renversement se traduit par des poétiques du trouble, de l’opacité, la tentation d’orientations stylistiques naturalistes et de déplacements génériques vers le thriller voire les formes de l’horreur. Non seulement on peut en dégager les affinités profondes entre des cinéastes français éloignés dans le temps, mais on propose de repérer l’expérience du corps éprouvé comme un motif central, de nature érotique, où se redéfinit, dans certains fragments voire certains photogrammes, le travail de l’image cinématographique. C’est dans une visée exploratoire, qui privilégie les démarches analytiques que notre thèse met au jour, sous les emprunts aux contes de l’enfance (Charles Perrault, les frères Grimm, Hans Christian Andersen), une filiation sadienne et bataillienne du cinéma français d’auteur.