Thèse soutenue

La référence à l'Esprit Saint de la réforme grégorienne au XIVe siècle : histoire sociale de la troisième personne de la Trinité.
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Auteur / Autrice : Alexis Fontbonne
Direction : Catherine Vincent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire médiévale
Date : Soutenance le 11/04/2016
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'Histoire Sociale et Culturelle de l'Occident (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Dominique Iogna-Prat
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Vincent, Dominique Iogna-Prat, Guy Lobrichon, Ludovic Viallet, Bénédicte Sère
Rapporteurs / Rapporteuses : Guy Lobrichon, Ludovic Viallet

Mots clés

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Résumé

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L'Esprit Saint entre dans le champ de la réflexion théologique à la fin du XIe siècle. L'explicitation de son mode de procession fait débat : de Pierre Lombard, qui identifie l'Esprit et la charité humaine aux théologiens scolastiques qui réduisent la spiration à un mouvement ineffable interne à la Trinité. Les réformateurs grégoriens emploient la référence à l'Esprit pour affirmer l'autonomie de l’Église à l'égard du monde comme une théonomie. Chez Urbain II, cette conception se traduit par le soutien apporté aux mouvements apostoliques comme œuvres de l'Esprit. Les mouvements apostoliques décrivent alors l'histoire comme un progrès dans la réforme de l’Église accompli par des hommes spirituels. Cette conception se révèle cependant incompatible avec la bureaucratisation de l'appareil ecclésiastique qui conçoit l'homme spirituel comme un conseiller détaché du monde et non un modèle pour la hiérarchie épiscopale. Certains envisagent alors les laïcs comme de possibles réformateurs mais la proposition qui s'impose est que l'aumône est la seule manière pour les laïcs d'être inspirés par l'Esprit. Ainsi apparaissent des organes laïcs d'assistance placés sous la titulature du Saint-Esprit. Cette appropriation laïque fonde le modèle d'une « notabilité apostolique » et la laïcisation progressive des œuvres de charité. Cette référence laïque décline au XIVe siècle, en lien avec un processus de confiscation de l'Esprit par une Église centralisée : l'Esprit est intégrée au fonctionnement bureaucratique de l'institution. Ce mouvement, qui se retrouve dans le champ scolastique, permet de comprendre les références dissidentes à l'Esprit comme autant de résistances à cette confiscation.