Thèse soutenue

Classer pour soigner ? Savoirs d'Etat, idéologie préventive, raisons pratiques : enquête sociologique sur le dépistage du sida.

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Auteur / Autrice : Maud Gelly
Direction : Dominique MemmiPatrice Pinell
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 14/12/2016
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris -CSU
Jury : Président / Présidente : Vincent Dubois
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Memmi, Patrice Pinell, Anne Paillet
Rapporteurs / Rapporteuses : François Buton, Marie Jaisson

Résumé

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Comment le travail de santé fabrique-t-il de l’inégalité ? Le présent travail vise à expliciter les pratiques de classement des agents de santé publique et leurs effets sociaux. Sur le terrain du dépistage du sida, les individus consultent tous pour le même motif, dans un cadre de consultation anonyme et gratuit. Celui-ci permet d’observer comment des soignant.e.s classent les usager.e.s des services de santé dans des catégories de classe/ de genre/ sexuelles/ raciales, et différencient leur offre de biens de santé face à une demande identique et en l’absence de contrainte budgétaire.L’enquête, qui combine analyse d’archives directes, analyse quantitative, entretiens avec des agents du dépistage et observation de leur travail dans des centres de dépistage publics et associatifs, met en évidence une faible prise en compte des appartenances de genre et de classe, et une racialisation des catégories sexuelles : seuls les hommes blancs sont interrogés sur leur (homo)sexualité et reçoivent des informations plus personnalisées, quand les femmes et hommes non-blancs sont supposés hétérosexuels, et reçoivent dès lors des conseils plus standardisés.Le cas du dépistage du sida permet de comprendre comment des savoirs d’État désignent des cibles prioritaires et, ce faisant, produisent des effets sur le travail des agents de santé publique. Alors que les agents s’avèrent équipés pour prendre en compte les appartenances sociales dans leur travail, l’accent mis sur la prévention et l’éradication de la maladie les empêche de penser les inégalités sociales entre les malades et, ce faisant, contribue à les amplifier.