De l’invisibilité des cancers d’origine professionnelle à l’invisibilisation des risques cancérogènes dans le travail des femmes
Auteur / Autrice : | Michelle Santos do Nascimento Paiva |
Direction : | Régine Bercot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 17/11/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris-GTM |
Jury : | Président / Présidente : Roland Pfefferkorn |
Examinateurs / Examinatrices : Régine Bercot | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Katherine Lippel, Arnaud Mias |
Mots clés
Résumé
Cette thèse étudie les conditions de travail des femmes en France afin de rendre compte de la difficulté à envisager puis établir des liens entre ces conditions et le développement de certains cancers. Ceci implique de s’intéresser à la façon dont les différences biologiques et culturelles servent d’argument pour expliquer les particularités féminines face au cancer. Ainsi, à partir d’une approche analytique de la division sexuelle du travail cette recherche vise à comprendre pourquoi l’hypothèse de l’existence des atteintes cancérogènes à la santé au travail ne serait plausible que pour expliquer l’origine des cancers dont souffrent des hommes. A partir de quels éléments invalide-t-on l’hypothèse d’une étiologie professionnelle dans l’explication des cancers dont souffrent des femmes ? S’appuie-t-on sur des différences concrètes, empiriques et contextualisées ou assiste-t-on plutôt à un processus de différenciation construit par un jeu de mise en visibilisation/invisibilisation du travail des hommes et des femmes ?Cette thèse soutient que les femmes sont concernées par un phénomène d’invisibilisation des atteintes cancérogènes à leur santé au travail. Les processus de différenciation des hommes et des femmes se (re)produisent aux niveaux macro, méso et microsocial ; ils se situent au niveau de la construction de la connaissance, de la production des conditions pour la reconnaissance de la maladie professionnelle, au niveau des mobilisations sociales, ainsi qu’au niveau du rapport subjectif des travailleur-se-s au travail et aux risques.