Derrière l'avortement, les cadres sociaux de l'autonomie des femmes : refus de maternité, sexualités et vies des femmes sous contrôle : une comparaison France -Québec.
Auteur / Autrice : | Marie Mathieu |
Direction : | Michèle Ferrand, Francine Descarries |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie, demographie |
Date : | Soutenance le 04/10/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 8 en cotutelle avec Université du Québec à Montréal |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Genre, travail et mobilités (Paris ; Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Andrée Roy |
Examinateurs / Examinatrices : Michèle Ferrand, Francine Descarries, Gail Pheterson | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Achin, Laurent Toulemon |
Mots clés
Résumé
À partir d’une enquête qualitative menée auprès de femmes ayant avorté dans les dixdernières années en France et au Québec, cette recherche met en évidence la normecontraceptive dans ces deux sociétés et révèle l’opposition forte faite par l’ensemble desfemmes – et même celles qui avortent plusieurs fois – entre les « bonnes » pratiques enmatière de contrôle des naissances – la contraception – et la « mauvaise » pratique –l’avortement. Bien qu’il soit une donnée structurelle des trajectoires reproductives desfemmes, une pratique aujourd’hui sans risque pour leur santé et un acte ordinaire lorsqu’on ledéfait de la charge morale qui lui est associé, l’IVG continue d’être l’objet d’un ensemble dereprésentations sociales stigmatisantes. Aussi, l’analyse des expériences des femmes rendcompte de l’ensemble des éléments qui teintent le vécu d’une ou de plusieurs interruptions degrossesse. Si la décision d’avorter est une évidence pour l’ensemble des femmes, lorsqu’ellessont impliquées dans des activités concurrentes (études, carrière ou élevage et allaitementd’un enfant en bas âge), elle peut devenir plus difficile lorsqu’elle correspond au refus de leurpartenaire d’investir un projet parental qu’elles portent seules. Enfin, la mise en perspectivedes modalités de la prise en charge énoncée par les femmes à Paris et à Montréal, révèle lesnombreux obstacles qui peuvent rendre cet épisode plus compliqué voire douloureux,témoignant des réticences dans ces deux sociétés à penser cette pratique comme un acteordinaire de planification des naissances relevant principalement du champ de la santé.