Thèse soutenue

Mise en place d'une cohorte d'enfants exposés au scanner et analyse du risque de cancer radio-induit

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Auteur / Autrice : Marie-Odile Bernier
Direction : Dominique Laurier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique et épidémiologie
Date : Soutenance le 06/07/2016
Etablissement(s) : Paris 6
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (Fontenay-aux-Roses ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Dominique Costagliola
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Christophe Amabile, Jacqueline Clavel, Damien Ricard
Rapporteur / Rapporteuse : Bruno Falissard, Catherine Luccioni

Résumé

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L'exposition médicale diagnostique aux rayonnements ionisants représente environ 40% de l'exposition totale aux radiations en France. L'utilisation du scanner, beaucoup plus irradiant que l'imagerie conventionnelle, ne cesse de progresser, y compris chez les enfants, dont la radiosensibilité est supérieure à celle des adultes. Plusieurs études récentes sont en faveur d'une augmentation du risque de leucémie et de tumeur cérébrale après exposition au scanner dans l'enfance. Une cohorte nationale multicentrique a été mise en place à l'IRSN depuis 2009 incluant plus de 108 137 enfants soumis à un ou plusieurs scanners avant l'âge de 10 ans sur la période 2000-2010 dans 23 services de radiologie pédiatriques de CHU, répartis sur l'ensemble du territoire. L'estimation des doses reçues au niveau des principaux organes a été faite en fonction des protocoles utilisés. La grande variabilité des doses selon les services témoigne de la nécessité d'optimisation des protocoles. Près de 3% des enfants de la cohorte présentaient un facteur de prédisposition aux cancers étudiés. Le croisement de la cohorte avec le registre national des cancers pédiatriques a identifié 106 cas incidents de cancer, dont 22 tumeurs cérébrales et 17 leucémies. Chez les enfants sans facteur de prédisposition, un excès de risque positif mais non significatif était observé pour la leucémie et les tumeurs cérébrales en fonction de la dose, similaire à celui observé pour la population d'étude dans son ensemble. Chez les enfants avec un facteur de prédisposition au cancer, le risque diminuait, possiblement en lien avec une mortalité précoce augmentée entrainant un déficit de risque de cancer radio-induit à plus long terme. Le projet européen EPI-CT inclut 9 cohortes nationales, dont la cohorte française et regroupera plus d’un million d’enfants exposés au scanner. L’analyse conjointe de ces données permettra d’apporter prochainement des résultats complémentaires sur ce sujet.