Thèse soutenue

Etude des processus de biominéralisation des sulfures de fer et des mécanismes de piégeage du nickel : contexte des sédiments de mangrove de Nouvelle-Calédonie

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Maya, Devi Ikogou
Direction : Farid JuillotGeorges Ona-Nguema
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géosciences
Date : Soutenance le 12/12/2016
Etablissement(s) : Paris 6
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Géosciences, ressources naturelles et environnement (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (Paris ; 1997-....)
Jury : Président / Présidente : François Baudin
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Quantin, Guillaume Morin
Rapporteur / Rapporteuse : Laurent Charlet, Anniet Laverman

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Ces travaux de thèse avaient pour objectifs (i) d’étudier le comportement du fer et du nickel au cours de la biominéralisation de sulfures de fer par des bactéries sulfato-réductrices et (ii) de tenter une première estimation de l’influence de l’exploitation minière sur les communautés microbiennes des sédiments de mangrove de Nouvelle-Calédonie. Pour atteindre ces objectifs, des expériences d’incubation ont été conduites en anoxie avec une espèce unique de bactérie (thio)sulfato-réductrice (i.e. Desulfovibrio capillatus) et avec un consortium de bactéries sulfato-réductrices natives de sédiments de mangrove de Nouvelle-Calédonie. Ces expériences ont été réalisées avec différentes sources de Fe(III) (i.e. goethite, ferrihydrite et citrate-ferrique) et en présence de nickel structural ou en solution. Les résultats montrent que l’activité bactérienne sulfato-réductrice (qu’elle soit synergique ou issue d’une espèce unique) conduit, dans toutes les expériences, à la formation principale de mackinawite (FeS). Ce sulfure de fer précipite sous forme de cristallites nanométriques et dont la cristallinité augmente avec la durée d’incubation. Lorsque le nickel est présent en solution, la quasi-totalité de cet élément peut se substituer au fer (i.e. substitution 4% molaire) dans la structure de la mackinawite. Ainsi, la formation d’une faible proportion de mackinawite permet de fixer la quasi-totalité du nickel initialement en solution (e.g. ratio FeS:Ni de 1). Ce mécanisme semble stable sur le long terme (pas de relargage de nickel en solution) et il accélère la croissance cristalline de la mackinawite, ce qui engendre une stabilité accrue de ce minéral. Ces résultats soulignent le rôle efficace des bactéries sulfato-réductrices dans la formation des sulfures de fer de type mackinawite et dans le piégeage du nickel, suggérant une stabilisation de cet élément dans les sédiments de mangrove et la limitation de sa biodisponibilité. Ceci pourrait expliquer les résultats de l’étude comparative des consortiums bactériens autochtones qui ne permet pas de déceler d’impact de l’activité minière sur les communautés bactériennes sulfato-réductrices présentes en Nouvelle-Calédonie.