Thèse soutenue

Évolution des cycles de vie : modélisation et évolution expérimentale sur la levure Saccharomyces cerevisiae
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Auteur / Autrice : Marie Rescan
Direction : Myriam ValeroDenis Roze
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Evolution et écologie
Date : Soutenance le 27/09/2016
Etablissement(s) : Paris 6
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Evolutionary biology and ecology of algae (Roscoff, Finistère ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Loeuille
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Tenaillon
Rapporteurs / Rapporteuses : Simone Immler, Sylvain Billiard

Résumé

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La reproduction sexuée conduit à l'alternance d'une phase haploïde et d'une phase diploïde, dont la durée relative est très variable entre taxons. La proportion du cycle de vie passée en phase haploïde et en phase diploïde a d'importantes conséquences sur de nombreux processus adaptatifs. Cette thèse combine des approches théoriques qui explorent l'effet de facteurs génétiques et écologiques sur l'évolution des cycles de vie, et un travail expérimental sur l'effet de la ploidy sur l'évolution de l'isolement reproducteur entre populations. La partie théorique a consisté à intégrer des composantes écologiques dans des modèles génétiques pour l'évolution des cycles de vie. En particulier, j'ai exploré l'interaction entre la différenciation de niche entre haploïdes et diploïdes (qui favorise le maintien de cycles biphasiques, impliquant le développement des deux phases) et l'effet d'allèles délétères (qui favorisent soit l'haploïdie, soit la diploïdie). Tandis que la différentiation de niche (ou plus simplement, une différence de valeur sélective intrinsèque entre phases) stabilise les cycles intermédiaires, la présence d'allèles délétères conduit souvent à un branchement évolutif, avec la coexistence stable d'allèles codant pour l'haploïdie et la diploïdie. Cependant, des fluctuations temporelles de l'habitat permettent d'empêcher ce branchement et de stabiliser les cycles biphasiques. La partie expérimentale a consisté à comparer la dynamique de l'isolement reproducteur entre petites populations de levure haploïdes et de diploïdes avec de taux de mutations élevés. Les résultats montrent que tandis que les hybrides haploïdes ont une valeur sélective plus faible que leurs parents, les hybrides diploïdes bénéficient du phénomène d'hétérosis en génération F1, et ont encore une valeur sélective plus élevée que leurs parents en génération F2. La variance de la valeur sélective des hybrides était cependant beaucoup plus élevée chez les haploïdes, avec la production de certains génotypes très performants.