Thèse soutenue

Juan Ginés de Sepúlveda, un philosophe devant la barbarie

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Auteur / Autrice : Gilles Bienvenu
Direction : Louise Bénat Tachot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études romanes espagnoles
Date : Soutenance le 14/05/2016
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Civilisations et littératures d'Espagne et d'Amérique du Moyen-Age aux Lumières (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Alain Tallon
Examinateurs / Examinatrices : Louise Bénat Tachot, Pablo Fernández Albaladejo, Serge Gruzinski, Jean-Michel Sallmann

Résumé

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La signification de l’œuvre de Juan Ginés de Sepúlveda, philosophe et historien espagnol du XVIè siècle ne fait aujourd’hui l’objet d’aucun consensus : s’agit-il d’un scolastique attardé au siècle de la Renaissance, d’un précurseur du catholicisme post tridentin, d’un crypto-luthérien, ou de l’un des grands humanistes de son temps ? Quelle est la portée exacte des thèses qu’il formula en 1550-1551 à Valladolid pour défendre la légitimité des guerres espagnoles dans le Nouveau Monde ? Après avoir suivi pas à pas la formation intellectuelle du philosophe, les débats auxquels il prit part (contre Erasme, Luther, ou Las Casas) et analysé son œuvre d’historien, notre recherche fait apparaître l’orientation profondément rationaliste et universaliste de sa démarche. Elle met en lumière l’importance, pour la pensée politique occidentale, de la définition qu’il donne de la barbarie. Dépourvue de toute connotation inégalitaire fondée sur la race ou la religion, cette définition, politique et morale, décrit la barbarie comme résultant d’institutions publiques attentatoires à la loi naturelle. Elle affirme le pouvoir critique de la Raison humaine à l’égard des institutions et des pouvoirs, dans le Nouveau Monde comme dans l’Ancien.