Thèse soutenue

L’ἀναρχία (anarchia) en Grèce antique

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Auteur / Autrice : Amarande Laffon
Direction : Paul DemontFrançois Lefèvre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études grecques
Date : Soutenance le 19/11/2016
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Orient et Méditerranée (Ivry-sur-Seine, Val de Marne ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Dominique Mulliez
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuèle Caire, Vincent Azoulay, Pierre Fröhlich

Résumé

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L’anarchia désigne au sens propre la vacance du pouvoir dans la sphère militaire (la mort du chef sur le champ de bataille) et dans la sphère politique (la vacance de la magistrature, en particulier éponyme). La notion est vite devenue plus générale et exprime au figuré le manque ou le refus du commandement. Elle se rapproche des sens d’insubordination, insoumission, indiscipline, licence et désordre. L’expérience effective de la vacance du pouvoir dans les cités grecques, sa représentation et sa conceptualisation constituent les axes principaux de cette recherche. L’anarchia est envisagée à l’échelle de l’âme, de la famille, de la cité, voire de l’univers. Elle engage une réflexion sur l’articulation entre deux principes a priori antagonistes, l’aspiration à la liberté et la nécessité de l’ordre, et par conséquent sur les fondements de l’exercice légitime du pouvoir. L’étude repose sur l’analyse précise des emplois du terme anarchia dans les sources épigraphiques, historiques, littéraires et philosophiques. La première partie envisage les vacances effectives des magistratures dans le cadre du cours normal ou d’une rupture du fonctionnement des institutions ainsi que les palliatifs mis en place. Les occurrences du terme anarchia concernent les cités d’Athènes, Thasos, Téos, Syros et Bérénikè. S’ajoutent les emplois problématiques des termes akosmia à propos du régime crétois par Aristote et atagia dans les inscriptions thessaliennes. La deuxième partie envisage l’évolution sémantique du terme de l’absence de chef à l’anarchie chez les historiens et les poètes tragiques et la place de l’anarchia dans les théories du commandement élaborées par Xénophon, Platon et Aristote.