Il était une fois la ville : les réécritures des contes de Perrault dans l’espace urbain
Auteur / Autrice : | Alice Brière-Haquet |
Direction : | Véronique Gély |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 10/12/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris ; 1981-....) |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie Prince |
Examinateurs / Examinatrices : Ute Heidmann, Matthieu Letourneux |
Mots clés
Résumé
Il était une fois les réécritures de contes, une production particulièrement vivante dans le monde de l’édition aujourd’hui. L’actualisation y est fréquente : petits chaperons rouges et chats bottés se promènent aujourd’hui dans les rues de la ville où ils rencontrent des loups en voiture ou des ogres de l’industrie. La parodie a bien sûr une fonction ludique, mais pas seulement, car en croisant le conte et la ville, ce sont deux univers de références qui se font face et qui se jaugent : les schémas hérités des contes classiques sont revus et corrigés au nom de nouvelles valeurs tandis que le pays des merveilles interroge celui de la réalité, avec son béton, sa circulation et sa logique toute capitaliste, si bien que c’est la ville qui sort finalement révélée de ce passage en féérie. Mais le phénomène est surtout à replacer dans l’histoire du genre. Grâce aux récents travaux de chercheurs re-contextualisant l’émergence du conte de fées sur la scène européenne, l’on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas d’une pratique propre à l’époque contemporaine, mais au contraire de ce qui pourrait bien apparaître comme un trait du genre. Perrault déjà, par la scénographie de la vieille conteuse, offrait à son public de citadins des récits pseudo-naïfs l’invitant à dépasser l’illusion d’une parole décrochée pour trouver la « Morale trés-sensée ». Ainsi, par leur caractère polyphonique, les contes entrent moins dans une logique de transmission que de dialogue entre les générations, et pourraient pour cela être considérés comme les mythes de la modernité.