Thèse soutenue

Les Ombres de la Partition dans les romans indiens et pakistanais de langue anglaise
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Auteur / Autrice : Sandrine Soukaï
Direction : Alexis Tadié
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 26/11/2016
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Voix Anglophones. Littérature et Esthétique (Paris)
Jury : Président / Présidente : Vanessa Guignery
Examinateurs / Examinatrices : Ananya Jahanara Kabir, Claire Omhovère, Lionel Pilkington

Résumé

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Le roman indien et pakistanais de langue anglaise est habité par le trauma de la Partition à travers des tropes de l’esthétique moderniste comme la fragmentation et l’ellipse. Il est aussi structuré par des métaphores de mutilation, de déracinement, d’exil, ainsi que par la figure symbolique du réfugié. Non exploré jusqu’ici, le trope visuel et poétique des ombres inscrit en creux dans la fiction la violence inexprimable de la Partition. Signes prémonitoires de la rupture cataclysmique de 1947, dans le roman Twilight in Delhi (1940), les ombres dramatisent les conséquences dévastatrices de la modernité coloniale sur la haute culture musulmane de l’Inde. Dans quatre romans publiés après la fracture du sous-continent – Sunlight on a Broken Column (1961), Clear Light of Day (1980), The Shadow Lines (1988), Burnt Shadows (2009) –, les ombres sont les traces-mémoires indélébiles, poreuses, et instables qui imprègnent la cartographie régionale et les psychés individuelles. Associée aux tropes ambivalents du fantôme et du miroir, l’ombre subvertit l’historiographie officielle en ouvrant un espace mémoriel dans lequel les souvenirs d’individus et de familles subalternes, transmis sur plusieurs générations, lient la Partition à d’autres traumas internationaux à travers des nœuds de mémoire multidirectionnelle. Par sa dimension visuelle, l’ombre produit une mémoire corporelle qui implique le lecteur dans une sémiotique empathique et réflexive du regard.