La formation du concept de nature chez Descartes jusqu’au Discours de la méthode
Auteur / Autrice : | Masato Sato |
Direction : | Vincent Carraud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 27/10/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Denis Kambouchner |
Examinateurs / Examinatrices : Édouard Mehl, Gilles Olivo |
Mots clés
Résumé
Le vif intérêt de Descartes porté constamment au concept de nature se manifeste dans son usage fréquent du terme avec toute sa complexité sémantique. La nature lui signifie d’abord la physique, à laquelle il travaille particulièrement dans les années 1630. Elle est ensuite l’essence et ce qui rend possible notre disposition essentielle en nous instituant, et cet usage se trouve fréquemment en Meditationes. Mais le concept cartésien de nature n’épuise pas toutes ses apparitions dans les usages du terme explicite, car il apparaît aussi implicitement dans un lien dyadique de la recherche du jeune Descartes. D’une part, celui-ci reconnaît dès le début de sa carrière l’existence intrinsèque des vérités dans notre esprit, dont les semences de vérités et les naturae simplices en tant qu’aboutissement de ce concept. D’autre part, le but principal du jeune philosophe est d’élucider les facultés naturelles de l’ingenium, avec la méthode épistémologique qui peut en être tirée naturellement. Le « naturel (-lement) » ne concerne pas seulement le mécanisme des connaissances, mais aussi la question de ce qui les rend naturelles, à savoir leurs fondements. Le concept de nature renvoie ainsi, pour Descartes jusqu’au Discours de la méthode, moins à l’essence qu’à la structure naturelle de connaître les vérités naturellement existantes dans l’esprit, et sa physique est une science appliquée de ces vérités sur les phénomènes naturels. Cette élucidation de la naturalité épistémique est une condition préalable à sa prochaine recherche sur la naturalité ontologique par la quête de raisons de certitude, à savoir la recherche en nature au sens d’essence qui s’effectuera en Meditationes.