Auteur / Autrice : | Alice Ragni |
Direction : | Vincent Carraud, Giulia Belgioioso |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 30/09/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 4 en cotutelle avec Università del Salento |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-François Courtine |
Examinateurs / Examinatrices : Marco Forlivesi |
Résumé
Par le néologisme ontologia (1606), on indique à l’époque moderne la science générale, autre que la théologie, dont l’objet est l’ens quatenus ens est avec ses propriétés transcendantales. De cette tradition, qui voit le jour dans le cadre de la Schulmetaphysik, ce travail examine l’âge « post-claubergien », c’est à dire les années qui suivent la diffusion et la réception de l’Ontosophia (1647) de Johannes Clauberg et notamment la troisième et dernière édition de son écrit, la Metaphysica de ente (1664), qui témoigne de son adhésion au cartésianisme. Cette phase de la Schulmetaphysik est marquée par la question de l’organisation de la métaphysique sur la base de la « dissociation », non plus de la « partition », entre la doctrine générale de l’étant (ontologia ou ontosophia) et la science des substances immatérielles (pneumatica ou pneumatologia). Cette « canonisation » de l’ontologie est attestée dans les lexiques philosophiques, mais elle est confirmée aussi par les critiques qui sont adressées à l’« ontologisation » de la métaphysique et jusqu’au rejet leibnizien de l’ontologie. Les traités d’ontologie suivent la tendance à une restriction de leur objet selon son fundamentum in re (« ontologie réelle ») ou à une extension de cet objet au pure intelligibile (« ontologie noétique »). On examine en dernier lieu la question de l’identité de l’ontologie et de la prima philosophia et, de celle-ci, le caractère de science post-physique. En ce sens, Jean-Baptiste Du Hamel et Ehrenfried Walter von Tschirnhaus, figures étrangères au contexte réformé et protestant, s’engagent dans des tentatives originales de légitimation non seulement « horizontale » (formelle), mais aussi « verticale » (subjective) de l’ontologie.