Poétique du vivant et du mythe chez Marcel Moreau. La voix de l'Étrangeté : de l'organique au mythologique
Auteur / Autrice : | Antoine Jobard |
Direction : | Romuald Fonkoua |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 03/09/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre international d'études francophones |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Christophe Delmeule |
Examinateurs / Examinatrices : Romuald Fonkoua, Arnaud Huftier |
Mots clés
Résumé
C’est à l’écart de tous et de tout que s’est toujours tenu Marcel Moreau, écrivain aux chairs habitées d’un corps verbal. Son œuvre en témoigne par sa monstrueuse densité: plus d’une soixantaine de livres en cinquante années. L’objet de cette thèse sera de définir sa poétique du corps tout en prenant en compte ses refus du classifiable et la mise en place d’une mythologie intime le dépassant. Engageant directement le lecteur, son écriture l’insère dans une relation tragique au dehors et au-dedans de lui-même, rendu à un réel libéré de toute passivité. Une approche biographique s’impose donc en ce qu’elle implique étymologiquement le vivant dans l’écriture. Aussi, si son utilisation de la langue française s’ancre profondément dans son organisme, elle forme une voix de l’Étrangeté disloquant toute idée de frontière – littéraire, géographique, générique, ou physique. Le langage devient réappropriation du pulsionnel, réhabilitation de ce qui est perçu comme irrationnel. Rendre leur force aux mots invite à inverser les perspectives et à réaliser que c’est la perception de l’étrange, le concevoir autre, qui ouvre à ce que l’on est, à la complexité panique du monde. Les instincts éclairés, c’est-à-dire acceptés en tant qu’origine des tremblements de la chair et de la pensée, relèvent plus d’une cruelle lucidité face aux chaos de la nature et de soi, que d’un simple amas incontrôlable et mauvais. Lorsque la parole renoue avec sa violence, qui est puissance fondatrice, elle nous renvoie aux structures mythiques engendrant nos littératures, mais aussi à la place de l’écrivain, de la parole poétique faisant lien et liane avec nos représentations du vivant au sein de la communauté.