La Stratégie de la fuite. Folie et antipsychiatrie dans le roman de 1960 à 1980
Auteur / Autrice : | Jeanne Weeber |
Direction : | Bernard Franco, Annick Louis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 04/06/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris) |
: École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Pascal Aquien |
Examinateurs / Examinatrices : Florence Fix, Anne-Gaëlle Weber, Jean-Marie Schaeffer |
Mots clés
Résumé
Au début des années soixante, le thème de la folie fait simultanément irruption dans les sciences sociales et dans la littérature. Les modalités discursives, les enjeux philosophiques et sociaux divergent autour de la question antipsychiatrique. Étude de littérature comparée, l'analyse d'un corpus de neuf romans écrits par des écrivains français (Marguerite Duras, Roland Topor), américains (Ken Kesey, Sylvia Plath), anglais (Jennifer Dawson), dominicain (Jean Rhys), néozélandais (Janet Frame), marocain (Tahar Ben Jelloun) et portugais (Antonio Lobo Antunès) permet une appréhension large et contextualisée des formes que revêt l'antipsychiatrie dans l'écriture romanesque. Ainsi, Faces in the Water de Janet Frame et The Ha-Ha de Jennifer Dawson (1961), One Flew over the Cuckoo’s Nest de Ken Kesey (1962), The Bell Jar de Sylvia Plath (1963), Le Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras et Le Locataire chimérique de Roland Topor (1964), Wide Sargasso Sea de Jean Rhys (1966), Moha le fou, Moha le sage de Tahar Ben Jelloun (1978) et Conhecimento do Inferno d’Antonio Lobo Antunes (1980) sont analysés à la lumière des recherches psychiatriques (Szasz, Cooper, Laing...), sociologiques (Goffmann, Anderson...) et philosophiques (Foucault, Derrida, Baudrillard...) de l'époque pour tracer les contours de ce que ce temps précis nomme "folie". Obsessions particulières et motifs traditionnels de la folie convergent au sein de ces œuvres en une poétique de la fugue, plus encore, en une esthétique de la fuite.