Thèse soutenue

Saint-Denis. L'espace et la mémoire du XIIème au début du XVIème siècle

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Auteur / Autrice : Damien Berné
Direction : Dany SandronCatherine Vincent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 20/02/2016
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l’art et archéologie (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre André Chastel (Paris)
: Université Paris Nanterre
Jury : Président / Présidente : Philippe Plagnieux
Examinateurs / Examinatrices : Christian Freigang, Olivier Mattéoni

Résumé

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L'activité liturgique et commémorative dont l'abbatiale de Saint-Denis est le cadre a des effets sur sa configuration spatiale bien après l'achèvement de sa construction en 1281. L'adjonction de chapelles latérales au flanc nord de la nef, en 1320-1324, ou les créations et transferts d'autels recensés à la fin du Moyen Âge mettent en évidence le phénomène de pression liturgique qui s'exerce sur l'édifice en marge de ses fonctions principales, c'est-à-dire le culte de saint Denis et l'entretien de la mémoire royale. L’étude des chapellenies et services anniversaires fondés à ses autels entre 1108 et le début du XVIe siècle éclaire le réseau mémoriel qui se forme autour de l'abbaye au cours de cette période, mais aussi l'évolution de la politique des moines vis-à-vis des laïcs. À partir du deuxième quart du XIVe siècle, l'abbé et le chapitre cherchent à canaliser le flux dévotionnel des fondations, y compris royales, tandis que les prêtres de la collégiale Saint-Paul voisine et des paroisses de l'exemption dionysienne sont progressivement associés à leur desserte, formant avec les moines une même communauté. La lecture de la répartition des tâches au sein de l’abbatiale et de ses dépendances, qui vise à reconstituer une géographie de la mémoire à Saint-Denis, révèle l'existence d'espaces réservés et un contrôle strict de la destination des autels, notamment de ceux du chevet. Ainsi, la plupart des officiers claustraux de l'abbaye sont associés spécifiquement à l'un des autels à reliques des chapelles rayonnantes depuis, semble-t-il, l'abbatiat de Suger. Cette exclusivité d'usage ne semble pas repérable dans d'autres établissements comparables, apportant un nouvel exemple de l'unicité dionysienne.