Retour dans la caverne. Philosophie, religion et politique chez le jeune Leo Strauss
Auteur / Autrice : | Bruno Quélennec |
Direction : | Gérard Raulet, Anselm Haverkamp |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance le 19/02/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 4 en cotutelle avec Europa-Universität Viadrina (Francfort-sur-l'Oder, Allemagne) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Andrea Allerkamp |
Examinateurs / Examinatrices : Gérard Raulet, Anselm Haverkamp, Géraldine Muhlmann, Miguel Abensour, Miguel E. Vatter, Pablo Valdivia Orozco |
Résumé
Le travail de thèse entreprend une reconstruction critique de la philosophie politique de Leo Strauss (1899-1973) en partant de ses écrits de jeunesse allemands, replacés dans leur contexte politique et philosophique d’émergence et particulièrement dans les mouvements de la « renaissance juive » des années 1920. Au lieu de comparer son œuvre à celle d’autres grands classiques de la philosophie politique du XXe siècle ou d’analyser ces textes de jeunesse à la lumière de sa réception aux États-Unis, où lui et ses disciples sont souvent associés au mouvement néoconservateur américain, il s’agit ici de voir comment son positionnement politico-philosophique spécifique se construit dans la confrontation au « dilemme théologico-politique » dans lequel la pensée juive-allemande est prise face à la radicalisation de l’antisémitisme allemand pendant et après la Première Guerre Mondiale : judaïsme national ou judaïsme religieux ? Dans ses premiers écrits des années 1920, Strauss transforme cette opposition en celle entre Lumières et orthodoxie, entre athéisme et théisme, opposition qu’il ne cessera de vouloir dépasser à travers la construction d’un « athéisme biblique ». Nous montrons que ce n’est cependant que dans les années 1930, après son « tournant platonicien », que Strauss trouvera, par l’intermédiaire d’une nouvelle interprétation de Maïmonide, sa solution au « dilemme théologico-politique », sur des bases philosophiques pré-modernes. Avec le retour à ces Lumières platoniciennes, Strauss tente d’harmoniser Lumières et anti-Lumières, la défense du rationalisme et la justification d’un ordre théologico-politique autoritaire, projet paradoxal qui forme le cœur de son néoconservatisme philosophique.