Thèse soutenue

Le flou : détournement de l'image d'archive chez Gerhard Richter, Christian Boltanski et Thomas Ruff

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Auteur / Autrice : Shui-Jou Wu
Direction : Christophe Genin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Esthétique. Art et Cultures
Date : Soutenance le 13/04/2016
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut ACTE (Paris ; 2012-...)
Jury : Président / Présidente : Jan Baetens
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Genin, Jan Baetens, Pascale Weber
Rapporteurs / Rapporteuses : Danièle Méaux

Résumé

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Le flou, bien qu’étant un effet artistique répandu, reste victime d'une mauvaise réputation, souvent considéré comme un défaut technique ou à l'opposé d'une réflexion rationnelle et rigoureuse. Contre une telle vision réductrice notre recherche essaye de montrer, à travers un choix des œuvres de Gerhard Richter, Christian Boltanski et Thomas Ruff, que le flou est assurément un acte artistique qui engage une réflexion distancée et critique. Nous élaborons une étude comparative des processus de création de chaque artiste, ainsi qu'une analyse des caractéristiques des images d'archives qu'ils s'approprient : photographies amateurs et images de presse. Il apparaît alors que le flou constitue pour ces artistes une méthode efficace d'appropriation et de détournement. Il met d'abord en avant la matière de l'image, aux dépens de la fonction de représentation, et permet ensuite de transgresser les frontières entre peinture et photographie. Le flou est également le signe d'une distance : entre les œuvres et les spectateurs, mais aussi entre les artistes et les images appropriées. Cependant, cette mise en retrait des artistes ne les empêche pas d'exprimer une réflexion critique sur les images qu'ils utilisent. Car c'est en intégrant au sein de leurs œuvres des images d'archives dont les sujets mêlent banalité quotidienne et événements historiques majeurs, que les artistes examinent les usages sociaux et les reproductions médiatiques des images. Mais il s'avère que le flou est surtout une stratégie pour franchir les frontières entre forme et matière, objectivité et subjectivité, ou encore culture de masse et beaux-arts. Il s'agit donc avant tout d'un concept dynamique au service de la transgression.