Thèse soutenue

Langage, science et politique chez Hobbes

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Auteur / Autrice : Charles Lebon Herbert Nkourissa
Direction : Chantal Jaquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 11/01/2016
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire des philosophies modernes de la Sorbonne (Paris ; 1983-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre-François Moreau
Examinateurs / Examinatrices : Chantal Jaquet, Pierre-François Moreau, Éric Marquer
Rapporteurs / Rapporteuses : Luc Foisneau

Résumé

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Explorer la dimension calculatoire du langage chez Hobbes et analyser la théorie de la science et de la raison qu’elle implique en dégageant sa spécificité dans le paysage du XVIIe siècle, constitue l’objet de notre thèse. De fait, le système linguistique hobbesien implique l’explication du langage comme condition de possibilité de la raison et l’usage de celle-ci comme faculté de calcul. Ainsi, la relation du calcul à la raison mérite sur ce point d’être précisée. D’où la nécessité de s’arrêter sur le rapport des mots aux choses et des types des dénominations qui élucide la nouvelle conception de la raison et de la science chez Hobbes. En effet, du langage ressort une signification objective du réel, qualifiée de proposition, et cette signification est elle-même définie par les signes à partir desquels les mots employés gagnent une référence que tout sujet raisonnable est capable de saisir. En ce sens, la raison vient fonder le langage et la science, puisque, par le raisonnement, elle garantit la véracité de la signification des mots imposés arbitrairement pour signifier le réel et permet par voie de conséquence l’extension du calcul. Cette extension permet de dégager toutes les implications sur la constitution d’une nouvelle épistémè de la science, notamment de la science civile. Il s’agit de découvrir les normes qu’il faudra nécessairement respecter pour établir une science civile digne de ce nom. Et, ces normes sont accomplies par la conception hobbesienne de la démarche scientifique constitutive de la logique des mathématiques et de la physique. En conséquence, il est nécessaire de montrer la scientificité de la philosophie politique en empruntant la même démarche que les trois sciences susmentionnées. Cela permet de mieux saisir le processus théorique de la constitution de la science civile à partir du rôle opératoire des mathématiques. Ainsi, notre recherche permet de mieux comprendre comment la théorie de la science s’articule à la politique et la redéfinit en profondeur en envisageant la possibilité de projeter un éclairage nouveau sur les théories modernes de la science civile.