Le temps de l'admiration : genèse et usages de la première et dernière des passions à l'âge classique
Auteur / Autrice : | Thibault Barrier |
Direction : | Chantal Jaquet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 12/11/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'histoire des philosophies modernes de la Sorbonne (Paris ; 1983-....) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre-François Moreau |
Examinateurs / Examinatrices : Chantal Jaquet, Lorenzo Vinciguerra | |
Rapporteur / Rapporteuse : Carole Talon-Hugon, Laurent Thirouin |
Mots clés
Résumé
Dans ''Les passions de l’âme'', Descartes fait de l’admiration « la première de toutes les passions ». L’admiration n’est plus, comme dans la tradition antique du Thaumazein, la passion distinctive du philosophe, elle devient le premier moment de la vie affective de l’homme dans son rapport aux choses extérieures. Passion de la première rencontre, l’admiration ne serait finalement que la passion de l’enfance – condamnée à se dissoudre dans la connaissance à laquelle elle donne lieu. Une telle disparition est-elle pour autant inéluctable ? Qu’est-ce qui doit être supposé de la nature de l’admiration pour qu’il soit acceptable de la faire durer dans le temps ? L’admiration est-elle une passion dynamique qui incite à penser ou au contraire un affect statique qui empêche l’exercice de la raison ? L’analyse cherche à mettre au jour la manière dont l’admiration est devenue un problème central de l’anthropologie classique. La promotion cartésienne de l’admiration, loin d’être un geste singulier, se trouve ainsi réinscrite dans son contexte théorique. À partir de textes philosophiques, médicaux, moraux et esthétiques du XVIIe siècle, il s’agit de se demander si,loin d’être seulement subie, comme le corrélat affectif d’une ignorance inaugurale,l’admiration peut également faire l’objet d’une maîtrise technique susceptible de la produire et de la reproduire indéfiniment à des fins stratégiques ou récréatives. Dès lors qu’elle est soustraite à la stricte exigence épistémique, l’admiration peut en effet se présenter comme la finalité spécifique de l’existence mondaine aussi bien que des productions artistiques du grand siècle, que l’on peut alors considérer comme le siècle de l’admiration.