Thèse soutenue

Protéger ou condamner : histoire des ''orphelinats roumains'' de Nicolas Ceausescu à l'Union Européenne (1965-2007)

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Auteur / Autrice : Jean-Philippe Legaut
Direction : Marie-Pierre Rey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance le 25/03/2016
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne-Identités, relations internationales et civilisations de l'Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Pascal Ory
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Pierre Rey, Pascal Ory, Florin Turcanu
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Durandin, Sophie Cœuré

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse interroge l'organisation et le fonctionnement des « orphelinats roumains » de 1965 à 2007. Ces institutions, réorganisées par la loi de 1970, accueillaient des enfants en difficulté, dont le placement était rendu nécessaire par les politiques démographiques et socio-économiques désastreuses du régime de Nicolae Ceausescu. Ces établissements, censés protéger les mineurs qui y étaient placés, les condamnèrent le plus souvent. En s'appuyant sur les archives de plusieurs « maisons d'enfants» et sur les témoignages d'anciens mineurs placés, cette thèse retrace la vie quotidienne des « enfants de l’État », qui, privés de l'accès aux réseaux d'économie parallèle, subirent sans échappatoire la rudesse des conditions de vie socialistes. Certains d'entre eux, jugés handicapés irrécupérables, trouvèrent la mort dans des « foyers-hôpitaux ». La Révolution de 1989 plongea le pays dans un chaos prolongé, dont les enfants orphelins (réels, supposés ou déclarés) furent les premières victimes, notamment dans le cadre d'adoptions internationales marchandées. L'amélioration du système de protection de l'enfance étant l'une des conditions posées par l'Union Européenne à la Roumanie en vue de son adhésion, le gouvernement roumain engagea une réforme en ce sens, le plus souvent limitée aux infrastructures et au cadre législatif, sans encourager une véritable transformation des mentalités du personnel éducatif. Menée dans la précipitation sous la contrainte des institutions européennes, la « désinstitutionnalisation » substitua aux établissements de grande taille des formes insuffisantes de placement alternatif, plongeant nombre d'enfants dans une autre forme de précarité.