Thèse soutenue

Quitter la Très Fidèle : exilés et bannis au temps du séparatisme cubain (1834-1879)

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Auteur / Autrice : Romy Sánchez
Direction : Annick Lempérière
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 12/12/2016
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Mondes américains (Paris)
Jury : Président / Présidente : Pilar González Bernaldo de Quirós
Examinateurs / Examinatrices : Annick Lempérière, Clément Thibaud, Michèle Guicharnaud-Tollis
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Aprile, Ada Ferrer

Résumé

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Cette thèse analyse le rôle ambivalent de l'exil politique cubain dans le processus de séparation de Cuba et l'Espagne au XIXe siècle, à l'époque où se définit un mouvement anticolonial dans l'île. S'il est indéniable que le héros national cubain, José Marti, a passé plus de temps en exil qu'à l'intérieur de Cuba, ce travail s'écarte de l'idée d'une « fabrique de la nation» hors-sol que l'omniprésence de cette figure a pu suggérer. Des années 1830 à la fin de la guerre des Dix Ans, quitter Cuba n'est pas toujours synonyme d'aspirations indépendantistes. Loin de prétendre au portrait de groupe exhaustif, cette étude insiste sur la grande diversité d'un personnel unifié par l'histoire-patrie insulaire, et sur les dissonances que l'exil introduit dans le récit patriotique cubain. Cette analyse sociopolitique d'un personnel à première vue secondaire pour le récit national cubain aborde trois points principaux. Premièrement, l'étude de l'exil pousse à repenser les jalons chronologiques du nationalisme cubain, et ceux: de la relation impériale entre île et péninsule. Cet objet transversal fait émerger une nouvelle temporalité du lien colonial. Plutôt que de considérer Cuba comme « attendant sa libération » dès le temps des indépendances ibéro-américaines, un « temps du compromis » se dessine, qui dure pendant tout le long XIXe siècle cubain et hispano-cubain. Deuxièmement, la nouvelle géographie impériale dessinée par la carte de l'exil séparatiste pendant la période étudiée donne à voir de nouveaux problèmes politiques pour un empire espagnol amputé de ses anciennes possessions américaines et cherchant à se renouveler. Enfin, s'il est certain qu'il a existé une synergie indépendantiste dans les années 1870 chez les créoles cubains séparatistes de l'intérieur et de l'extérieur, cette thèse montre que ceux qui s'autodéfinissent comme « exilés cubains » compliquent par leur grande diversité les aspirations nationales définies par la République en Armes de Guaimaro en avril 1869.