Thèse soutenue

Gestion de crise : l'appropriation territoriale à l'épreuve des faits

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Auteur / Autrice : Gilles Ahuir
Direction : Pierre PechPaul Durand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 28/06/2016
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de géographie physique (Thiais, Val-de-Marne ; 1898-....)
Laboratoire : Laboratoire de géographie physique (Thiais, Val-de-Marne ; 1898-....)
Jury : Président / Présidente : Franck Lavigne
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Pech, Paul Durand, Pierre-Yves Cormier, Rémy Février
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Léone, Franck Guarnieri

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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«Monsieur, ma commune ne rentre pas dans le champ de votre étude, certes nous avons un cours d’eau qui traverse la commune et qui l’inonde de temps à autre et nous avons eu un accident avec un camion-citerne, mais hormis cela nous ne sommes exposés à aucun risque.». Cette petite phrase tirée du courrier d’un maire montre à quel point la gestion de crise au niveau national peut être intégrée de manière parcellaire. Elle souligne également la fragilité actuelle des communes face à cette problématique complexe, alors que la loi sur la modernisation de la sécurité civile de 2004 place l’élu communal comme un acteur majeur de la gestion de crise. C’est cette question centrale qui constitue la problématique de ma thèse, effectuée sous la direction conjointe de M. Pierre Pech et M. Paul Durand de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. En effet, fort de ce constat, mon travail de thèse s’est appuyé sur une analyse d’un corpus de données à partir des bases nationales traitant des risques majeurs potentiels et effectifs, base Gaspar et Aria, qui ont permis de sélectionner le panel des communes de cette enquête. 10 000 communes ont été sollicitées sur le territoire métropolitain au travers d’un questionnaire d’audit prenant en compte : - l’évaluation des risques ; - les mesures de gestion de crise mises en place ; - le sentiment de préparation du Maire. Le choix des communes ciblées répond à une logique de représentativité géographique, structurelle et environnementale au regard de l’exposition protéiforme aux risques de nos territoires. Au bilan, 703 communes sont effectivement intégrées dans l’étude et une interprétation quantitative et qualitative a permis d’établir si ces dernières sont en capacité de gérer une crise majeure survenant sur leur territoire, s’il existe des facteurs susceptibles d’influer sur cette capacité de gestion de crise, et enfin d’établir si le niveau communal est réellement le niveau le plus pertinent de gestion de crise. Les résultats obtenus mettent en lumière que les communes métropolitaines sont, dans leur ensemble, juste partiellement préparées à affronter une crise et que l’implication des élus locaux est encore à parfaire. D’autre part, il semble exister un lien entre la taille de la commune et son aptitude à gérer une crise. Ce constat est à mettre en parallèle avec le modèle communal japonais ayant affronté les catastrophes de 2011. Lors de cette crise d’ampleur inégalée, la capacité des communes à faire face à la crise a été la pierre angulaire du processus de gestion immédiate. Or le modèle japonais repose sur des structures communales d’importance, structurées et bien équipées. Sans remettre en question la maille communale française, héritière d’une longue tradition républicaine, mais en s’inscrivant dans la dynamique de la loi sur la nouvelle organisation territoriale de la république, peut-on envisager de positionner la problématique de gestion de crise territoriale à un échelon supra communal afin de gagner en cohérence et en efficience face aux menaces protéiformes pesant sur nos communes ? Cette question est la proposition à laquelle aboutit la thèse qui diagnostique certains déficits dans les capacités de prendre en charge les risques majeurs de nos communes françaises.