Piloter et contrôler les effectifs : stabilité et évolution des modes de coordination des acteurs
Auteur / Autrice : | Salomon Bernier-Khedache |
Direction : | Florent Noël |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 06/12/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Management Panthéon-Sorbonne (Paris ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Groupe de recherche en gestion des organisations (Paris ; 1992-....) |
Laboratoire : LAB IAE Paris - Sorbonne | |
Jury : | Président / Présidente : Amaury Grimand |
Examinateurs / Examinatrices : Florent Noël, Frédérique Pigeyre | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Berland, Yves Moulin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Que ce soit pour faire face à la conjoncture économique ou pour accompagner les mutations de leurs appareils de production, les entreprises sont en permanence amenées à adapter leurs effectifs à la hausse comme à la baisse. Cette thèse aborde le chiffrage, le pilotage et le contrôle des effectifs dans les entreprises de service et entend répondre à trois sous-questions de recherche : Comment les acteurs de la GRH, les contrôleurs de gestion et les managers se répartissent-ils les rôles ? Comment ces acteurs créent et stabilisent-ils des conventions pour gérer les tensions inhérentes aux évolutions des effectifs ? Quels rôles les outils chiffrés jouent-ils dans cette coordination ? À cette fin, une recherche abductive est menée, composée d’une étude exploratoire (entretiens individuels et collectifs ainsi qu’une analyse de manuels universitaires) et de deux études de cas de situations d’évolution d’effectifs : alors qu’ « EtaForm » cherche à les réduire à la suite de l’ouverture de son marché à la concurrence, « MecaNuc » vise à les accroitre afin de répondre à des perspectives favorables. Cette méthodologie fournit des réponses aux trois sous-questions de recherche. D’abord, la thèse décrit la répartition des rôles entre les acteurs dans les évolutions des effectifs, qu’elles soient à la hausse ou à la baisse. Elle confirme ainsi une répartition fondée sur un contrôle de gestion qui quantifie et une GRH qui met en œuvre et permet d’étendre ce résultat aux contextes de croissance des effectifs. Ensuite, elle fournit une description précise des conventions qui régissent la coordination entre acteurs. Une « convention de réduction des effectifs », portée par les outils chiffrés et leur représentation de la bonne gestion, oriente les comportements vers une compression du volume d’emplois. En contexte de réduction, l’adhésion à cette convention est conditionnée à la mise en place d’arrangements locaux qui permettent de se soustraire aux injonctions strictes qui découlent des outils chiffrés. En contexte de croissance, la thèse révèle la survivance de la convention de réduction, ce qui entraine un blocage des recrutements et freine alors l’expansion de l’entreprise. La recherche interroge ainsi le caractère évident des décisions de réduction et de flexibilité des effectifs. Enfin, les outils chiffrés utilisés dans le pilotage des effectifs sont abordés dans la perspective de l’instrumentation de gestion. Ils apparaissent sous un statut différent de celui habituellement attribué dans des environnements tayloriens. En fait, il ne s’agit pas de recourir à des outils permettant de fournir un chiffrage juste, mais de posséder des repères qui, bien que limités, servent de base pour que les acteurs échangent.