Des usines à colis : trajectoire ouvrière des entrepôts de la grande distribution
Auteur / Autrice : | David Gaborieau |
Direction : | Marc Loriol |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 06/12/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Économie (Paris ; 2004-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société (France ; 1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jérôme Gautié |
Examinateurs / Examinatrices : Marc Loriol, Delphine Serre | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Cédric Lomba, Danièle Linhart |
Mots clés
Résumé
Face cachée de la grande distribution, les entrepôts reçoivent les produits des fournisseurs et les distribuent aux magasins. Ils sont rattachés à un secteur relativement méconnu, la logistique, qui s'est progressivement autonomisé pour devenir un acteur majeur, bien que subalterne, des économies contemporaines. Cette thèse étudie les transformations induites par ce positionnement ainsi que les réformes organisationnelles et sociotechniques qui l'ont accompagné et qui ont fait de l'entrepôt une usine à colis dans laquelle des ouvriers produisent le flux. Des trajectoires professionnelles marquées par la contrainte et la pénibilité les amènent à composer avec l'intensification des tâches, le contrôle informatique des procédures, un temps de travail élastique et une rémunération au rendement, au sein d'un univers où il est difficile d'inscrire sa présence dans la durée. Lorsqu'ils revendiquent un attachement au métier ou une volonté de faire carrière, ils se heurtent à une déqualification des postes qui restreint les possibles en entrepôt. Plus que la relation marchande, ce sont des contraintes industrielles auxquels ils se confrontent au quotidien et qu'ils tentent de mettre à distance à défaut de toujours pouvoir les contourner. Dans ce contexte, la résistance des corps constitue une limite dont le dépassement est un enjeu individuel et collectif. La prise en charge informelle de la souffrance implique des équilibres précaires qui engagent l'individu dans et au-delà de son travail, alors que la problématique de santé intégrée à des dispositifs de gestion entraîne l'entrepôt vers un durcissement de la dynamique de rationalisation.