Le contrat social sénégalais au ras du bitume (1985-2014) : de la formation du groupe professionnel des chauffeurs au renforcement des institutions politiques
Auteur / Autrice : | Sidy Cissokho |
Direction : | Isabelle Sommier, Jérôme Lombard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences politiques |
Date : | Soutenance le 01/12/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Giorgio Blundo |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Émmanuelle Pommerolle | |
Rapporteur / Rapporteuse : Guillaume Courty, Laurent Fourchard |
Mots clés
Résumé
La thèse examine la formation et le fonctionnement routinier d'une configuration d'acteurs associant la population des chauffeurs de transport en commun et leurs représentants avec ceux de l'administration et des partis politiques au Sénégal. Ce travail permet de réexaminer l'hypothèse majoritairement admise pour expliquer la stabilité politique du Sénégal, celle d'un « contrat social» de type religieux. Il permet d'analyser la forme dudit «contrat» en dehors du religieux, dans un contexte urbain post-ajustement structurel. Il met au jour un processus circulaire par lequel les institutions politiques participent à la construction d'un groupe social, qui vient à son tour les consolider. Les politiques d'ajustement structurel ont bouleversé la stratification sociale du monde du transport et permis l'émergence de nombreux chauffeurs-propriétaires. Ces derniers ont alors investi les groupements d'entraide, déjà existants, de significations nouvelles, pour en faire des associations représentant la profession. Tout au long des années 1990, aidés par des représentants syndicaux, ils se sont progressivement insérés dans une configuration politico-administrative, ce qui leur a donné des moyens supplémentaires pour faire exister le groupe. Aujourd'hui, l'entretien du groupe passe par l'encadrement du travail de la population des chauffeurs, mais aussi par la désignation des représentants de ce groupe professionnel, avec le concours de l'administration et du parti présidentiel. La légitimation de ces deux institutions repose sur la mise en scène d'échanges illustrant leur porosité avec le groupe professionnel des chauffeurs. Dans le même temps, ce processus repose aussi sur l'entretien de l'idée qu'il existe une frontière entre elles et le groupe professionnel. Les formes prises par les pratiques d'intermédiation des représentants des chauffeurs auprès des institutions partisanes et administratives permettent d'observer cette ambivalence.