Thèse soutenue

Les chevauchements, enregistrés automatiquement lors de la reproduction des ovins, sont indicateurs de la libido des béliers et de la valeur reproductive des brebis

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Auteur / Autrice : Moutaz Alhamada Alhamada
Direction : François BocquierNathalie DebusAmandine Lurette
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie fonctionnelle et Sciences agronomiques
Date : Soutenance le 16/12/2016
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Système d'élevage méditerranéens et tropicaux - SELMET - Montpellier SupAgro, dir-selmetcirad.fr
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Claude Fabre-Nys, Fabienne Blanc
Rapporteur / Rapporteuse : Philippe Chemineau, Luis Ángel Zarazaga

Résumé

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La demande en produits animaux pousse les éleveurs à réduire les intrants et supprimer les traitements hormonaux pour la maîtrise de la reproduction des ovins. Ces exigences ont relancé les études sur des méthodes qui s’appuient davantage sur les comportements spontanés des mâles et des femelles. Le détecteur électronique des chaleurs, développé par l’UMR Selmet, semblait prometteur et il fallait l’accompagner de validations expérimentales. Ces études ont été réalisées en race Mérinos d’Arles du Domaine du Merle qui sont élevées en système d’élevage extensif et se reproduisent à contre saison. Nous avons tout d’abord validé ce détecteur sur des brebis suivies par vidéo. Nous montrons que 93% des chevauchements sont effectivement enregistrés et comme les brebis en œstrus acceptent plusieurs chevauchements : toutes les brebis sont détectées. Dans une deuxième étape nous avons utilisés plusieurs béliers avec des effectifs plus importants (n=60). Ceci nous a confirmé, pour la brebis des fortes variabilités 1) de la réponse aux traitements hormonaux, 2) de la durée des chaleurs et 3) du nombre de chevauchements par brebis. Pour les béliers, nous avons mis en évidence une forte dispersion du nombre de chevauchements qui s’est répétée, avec les mêmes brebis, sur les cycles suivants. Nous avons ensuite étudié plus précisément le comportement sexuel des béliers en les plaçant en test visuel (méthode de référence) avec quelques brebis en chaleur. Pour cela nous avons évalué 6 béliers entiers Mérinos et 6 béliers vasectomisés Mourérous, à un an d’intervalle lors de la lutte de printemps et aussi à celle d’automne. Nous avons retrouvé les amplitudes classiques des variations saisonnières sur les activités des béliers aux trois saisons.Nous avons montré que la libido des mâles définie par la somme de leurs activités pré-copulatoires ou copulatoires était bien corrélée (r=+0,80, n=18) aux chevauchements mesurés avec le détecteur sur plusieurs centaines de brebis la libido peut être assimilée aux activités copulatoires que nous mesurons avec les chevauchements. De plus, nous obtenons une corrélation claire entre les activités copulatoires observées et collectées automatiquement en troupeaux. Le classement des béliers selon leur libido sont était très répétable intra-saison (de cycle a l’autre) et enter-saison (d’une saison à l’autre). A un an d’intervalle la répétabilité a été meilleur (94%) avec les chevauchements qu’avec les mesures des tests (80%). Sachant que la fertilité des brebis sous-alimentées est plus faible, nous avons étudié les comportements de brebis ayant subi 3 régimes alimentaires contrastés appliqués pendant 3 mois. Nous montrons que la réceptivité et la proceptivité de brebis ne changent pas selon leur état nutritionnel, par contre leur capacité à attirer les béliers (attractivité) est d’autant plus forte qu’elles sont plus lourdes et/ou qu’elles avaient des profils métaboliques favorables (métabolites et hormones). Ces données, obtenues en lot expérimental par des méthodes de référence, ont été validées en troupeau avec le détecteur électronique. Dans la discussion générale, nous reprenons nos résultats pour montrer qu’en système d’élevage extensif les brebis jouent un rôle central dans l’attraction, ou pas, des béliers. Ces béliers, bien que choisis pour la reproduction, ont des libidos très variables mais répétables. Le détecteur de chaleur, inclus dans un système d’élevage de précision, pourrait servir en élevage pour améliorer la reproduction des ovins en s’appuyant sur ces connaissances.